Certains enseignants qui se sont entretenus avec la RPA dénoncent une contribution forcée qui leur est infligée pour le compte de la coopérative Sangwe. « Les directeurs communaux de l’enseignement contribuent à raison de 20.000 francs burundais,les directeurs des écoles cotisent 15.000 francs burundais, les maitres responsables 5.000 tandis que les enseignants contribuent à hauteur de 3.000 francs burundais. Cette contribution est forcée et on nous dit que cette contribution va directement dans les caisses de la coopérative Sangwe, une coopérative initiée et dirigée par le parti au pouvoir, le Cndd-Fdd. Presque tous les membres sont issus du Cndd-Fdd. » Témoigne un enseignant de la commune Marangara
Ces enseignants qualifient cette contribution forcée d’injustice. Pour eux, cela ne devrait concerner que les seuls membres du parti Cndd-Fdd. « Ce qui est étonnant, c’est que tout enseignant est contraint de s’acquitter de cette contribution. Nous demandons que cette contribution soit exigée uniquement aux membres de cette coopérative si non, si tout le monde se voit obliger de cotiser alors qu’il n’est pas membre, ça devient du harcèlement. »
Venant Sibomana, directeur communal de l’éducation à Marangara, indique que les Sangwe est un programme du gouvernement et non du parti Cndd-Fdd, et que l’adhésion est volontaire. « Au niveau de l’administration scolaire, on se contente de sortir des communiqués et adhère celui qui veut. La coopérative Sangwe ne relève pas du parti Cndd-Fdd. C’est plutôt un programme de l’Etat. Et c’est tout à fait normal que le parti Cndd-Fdd appui le programme du gouvernement vu que ce dernier en est issu. Mais on ne force personne. »
Même si cet administratif nie ce forcing, la situation est identique en province Muyinga et dans d’autres provinces, sauf que les contributions diffèrent.
A l’école fondamentale Munyinya située en commune Butihinda par exemple, cette contribution est en train d’être collectée par le directeur de cet établissement, Daniel Karenzo, sur ordre du directeur communal de l’enseignement dans cette même commune. Chaque enseignant doit contribuer un montant mensuel de 2.000 francs burundais. Une information confirmée par certains responsables de cette école qui font néanmoins savoir que la dernière collecte date du mois d’octobre dernier.
Les habitants de la commune Butihinda sont également concernées par ces contributions forcées. Ils doivent, eux, cotiser un montant de 1.000 francs chacun et mensuellement.