Gihanga : Des mineurs enrôlés de force par les Imbonerakure pour mener des patrouilles nocturnes
novembre 29, 2016
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La population de la commune Gihanga en Province Bubanza s’insurge contre l’usage des enfants dans les patrouilles nocturnes faites par les imbonerakure du parti CNDD-FDD. A part que ces enfants n’ont pas l’âge requis, cela les pousse à abandonner leurs études et la population demande la cessation immédiate de cet enrôlement. Aussi, ces patrouilles sont jugées illégales.
La population de la commune Gihanga indique que les enfants utilisés dans les patrouilles nocturnes étudient presque tous à l’école fondamentale. Certains de ces habitants regrettent de voir ces enfants veiller toute la nuit, alors qu’ils doivent se présenter à l’école le lendemain.
Les mêmes sources précisent que les parents de ces enfants sont tabassés quand ils osent tenter de refuser que leurs enfants participent de force à ces patrouilles.
« Certains de ces enfants étudient en 5èmè, 8ème et 9ème. Ce sont des enfants de moins de 17 ans. Il y en a même qui ont 13 ans. Cette question a été soulevée dans une réunion où les parents ont dit qu’ils ne comprennent pas comment leurs enfants sont utilisés dans des patrouilles alors qu’ils doivent aller à l’école. Ces enfants sont arrachés de force de leurs familles ! Dans cette réunion, les parents ont fort crié pour que leurs enfants ne soient plus utilisés dans des patrouilles, mais le problème est que quand on ose le dire, on est tabassé par les imbonerakure le soir », dénonce un parent.
Certains enfants utilisés dans ces patrouilles se sont retrouvés en train de commettre des délits et sont actuellement aux cachots. On les accuse d’avoir participé à crimes commis par les imbonerakure qui patrouillent la nuit.
Dans une réunion tenue le 25 Novembre 2016 entre la population, les responsables administratifs et les corps de sécurité, la question a été évoquée comme l’indique une source à Gihanga. « Le commissaire a précisé que seuls les policiers sont habilités à assurer la sécurité », rapporte un témoin. Une manière de qualifier d’illégales les patrouilles menées par les jeunes du parti présidentiel.
Les parents ont déploré le fait que leurs enfants sont victimes de crimes commis par les imbonerakure, et que les soi-disant chefs des imbonerakure et organisateurs de ces patrouilles restent libres et impunis, quand ces enfants sont dans les cachots. A ces accusations, les parents n’ont reçu aucune réponse. Des sources à Gihanga indiquent que certains des parents qui ont osé parler de cette question ont été tabassés par les imbonerakure le soir même après la réunion.
Depuis un certain temps, les responsables administratifs et les responsables des corps de sécurité gardent le silence sur ces cas impliquant les imbonerakure ou les activités paramilitaires faites par des civiles.
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