Des étudiants du campus Mutanga membres de ligue Imbonerakure du CNDD-FDD font la loi dans ce campus poussant les autres à la révolte. Ces étudiants Imbonerakure se promènent le soir avec des gourdins et tabassent leurs camarades, ainsi que tout passant. Le reste des étudiants réclament l’intervention de l’autorité rectorale.
Chaque soir, les étudiants Imbonerakure du campus Mutanga effectuent des patrouilles au sein de ce campus munis de gourdins et frappent tout passant. « Ils se déplacent en groupe avec leurs gourdins chaque soir. Toute personne qui s’introduit au campus du côté de l’entrée proche de la zone Nyakabiga est tabassée. On lui demande d’où elle vient, ce qu’elle faisait et pourquoi elle rentre le soir », témoigne un étudiant.
Selon les informations en provenance du campus Mutanga, des raisons ethniques seraient derrière ces agissements. «Dernièrement un étudiant Tutsi a été battu par ces Imbonerakure. Ils lui disaient que c’est leur tour de se venger. Ils lui ont obligé de marcher à genoux sur une longue distance. Dans ce campus, il y a des policiers mais ils n’interviennent jamais. On les soupçonne de complicité», nous confie un des étudiants.
Le CNARED GIRITEKA condamne avec énergie ce phénomène de dérapage qui est en train d'être commis par les Imbonerakure dans les enceintes même d'une institution qui devrait être la clé du savoir. Selon Pancrace CIMPAYE, l'Université ne devrait pas être une école de la haine, une école de la division, de la torture mais une école de l'amour et de la concorde. « Les étudiants sont à l'Université pour obtenir le savoir, pour obtenir l'humanité, l'humilité. Avec ce nouveau phénomène, nous sommes désolés de réaliser que le parti présidentiel a donné une force incommensurable à cette milice », martèle Pancrace CIMPAYE.
Le porte-parole de cette plateforme regroupant les partis de l’opposition indique que les étudiants non membres du parti de l’aigle sont en train d’être maltraités dans une impunité extrême au vu et au su de l’autorité rectorale et des responsables au sommet de l’Etat et cela, selon toujours lui, a des répercussions sur la qualité de l’enseignement. « Il convient de rappeler que cette université, de par le passé, a été le flambeau .Mais aujourd'hui, il est à un niveau indécent et il est temps que le pouvoir de Bujumbura assume les tragédies que ce pays a connu », ajoute Pancrace CIMPAYE.
Le CNARED GIRITEKA déplore le comportement des responsables de l’Université du Burundi et dit avoir approché l'UNESCO et d'autres partenaires pour exercer une pression sur Bujumbura afin d’éviter que le bain de sang n'ait pas lieu dans les campus.
