Les informations que nous détenons de la population de la province Rutana révèlent que ces inscriptions ont débuté ce samedi le 05 Mai, et sont en train d'être effectuées par les responsables du parti CNDD-FDD dans la commune Bukemba. Ces derniers ordonnent aux chefs de cellules d’inviter leurs sujets pour une réunion.
« Les invitations étaient données par les chefs collinaires. Ils passaient de porte à porte, et ils nous disaient que la réunion devait se faire colline par colline. Arrivé sur le lieu, on a malheureusement constaté que la réunion n’en était pas une. Ils nous exigeaient plutôt de nous faire inscrire dans les cahiers des comités collinaires du parti. Nous y avons résisté arguant que nous ne sommes pas tous de ce parti, et ces chefs collinaires nous ont dit que cela n’avait rien à voir avec le parti, et que c’était pour l’intérêt du pays. » Révèle un des habitants.
Inquiétés de cette opération, ils ont donc demandé à ces chefs collinaires les raisons de cet enregistrement forcé. La réponse a été que l’ordre venait de l’autorité hiérarchique. « On nous a dit que ces comités collinaires ne sont pas du parti mais que c’est pour des raisons d’intérêt national. On s’inquiète donc du fait qu’on nous force à intégrer la ligue des jeunes Imbonerakure. Est-ce que tout le monde doit être Imbonerakure? C'est très dommage car nous croyions que chacun devrait être libre. »Se désole notre source.
La population de Rutana demande à être épargnée de ces manipulations politiques qui ne l’avantagent en rien.
A Kirundo, les motards sont forcés à servir de chauffeur aux membres du CNDD-FDD lors de la campagne référendaire
Ces motards de la ville de Kirundo disent que depuis le début de la campagne référendaire, ils travaillent à perte. Les militants du CNDD-FDD les forcent à participer à la campagne.
« Les militants du CNDD-FDD nous ordonnent par force de les transporter dans leur campagne. Que tu sois membre de ce parti ou pas, ils disent que si tu refuses, tu ne pourras plus conduire ta moto. Dans cette ville de Kirundo, nous sommes malheureux. Ils nous emmènent où ils veulent et nous donnent seulement 3.000 francs alors que nous devons verser un montant précis aux propriétaires des motos. » Indique un motard de la ville de Kirundo
Ces motards déplorent donc cette perturbation dans leur travail quotidien. « Durant tout le temps que va durer cette campagne, qu’est-ce que nous allons donner puisqu’ils paient 3.000 francs ? Et nous passons toute la journée à courir derrière eux. Aucune moto ne reste dans la ville de Kirundo. Nous ne savons pas comment les propriétaires vont réagir car eux ils nous disent qu’ils veulent le versement quotidien. »
Fabien BIZUMUREMYI président du parti CNDD-FDD à Kirundo rejette catégoriquement ces accusations. « Je pense que personne ne peut prendre une moto de quelqu’un sans négocier avec lui. En plus, lors de la campagne, on ne donne pas d’argent. »