Le manque de capacité et de cohérence stratégique de l’EAC font partie des obstacles à la résolution de la crise burundaise selon l’ISS. L’Institute for Security Studies explique qu’avec l’aide de la COMESA, la CIRGL et l’Union Africaine, la Communauté Est-Africaine a été considérée d’office comme acteur régional pouvant contribuer à quelque chose. Mais comme la communauté a peu d’expérience dans la résolution et la prévention des conflits, ce raisonnement doit être examiné plus en profondeur, poursuit l’ISS.
L’Institut d’Etudes Sécuritaires signale qu’en mai 2015, la soumission d'un avis juridique par les procureurs généraux de la communauté au sommet de l’EAC, a jugé inconstitutionnelle l'offre de NKURUNZIZA pour un troisième mandat. Suite à cela, NKURUNZIZA a rejeté le plan de sortie de crise en 10 points proposé par le Président Yoweli Kaguta Museveni. C’est pour cette raison que Museveni s'est retiré du processus et a laissé Benjamin Mkapa jouer un rôle de premier plan, précise l’Institut.
L’ISS dit qu’en plus du manque de capacité, les pays de l’East African Community sont actuellement très divisés sur la crise burundaise. Ils ne sont pas capables de prendre des décisions clés, explique l’Institut. Et malgré l’inquiétude affichée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies en Avril sur le manque de développement dans le dialogue inter-burundais, le gouvernement du Burundi ne compte pas y participer avant le référendum constitutionnel prévu le 17 mai prochain.
Selon l’ISS, si la Communauté de l’Afrique de l’Est doit continuer à s'engager dans des processus de médiation, la réflexion interne est importante. Ceci devrait identifier de manière critique comment ses propres structures, approches et mécanismes internes peuvent aider efficacement les pays à prévenir les conflits et à maintenir la paix. Pour l’Institut, avec tant de défis et de contradictions, une question clée à se poser est de savoir si la Communauté de l'Afrique de l'Est est en fait apte à jouer un rôle si central dans le développement d'initiatives de prévention des conflits.