Le président Ndayishimiye glorifie son règne, le peuple patauge dans la misère
Le chef de l’État burundais Evariste Ndayishimiye se réjouit des réalisations des quatre années de son pouvoir. Dans un discours à la Nation à l’occasion de cet anniversaire, Evariste Ndayishimiye a affirmé qu’aucun Burundais n’est affamé puisque la nourriture est en abondance dans le pays, et que la pauvreté n’a plus de place au pays qu’il gouverne, car les poches de ses gouvernés sont garnies d’argent.
Ayant accédé au pouvoir le 18 juin 2020, Evariste Ndayishimiye est le 9ᵉ président de la République du Burundi. Quatre ans déjà, Evariste Ndayishimiye avait promis d’innombrables innovations au peuple qu’il gouverne. Ainsi, dans son discours à la nation à l’occasion de célébration de ce 4ᵉ anniversaire à la tête du pays, le président Ndayishimiye s’est largement applaudi des réalisations de son pouvoir. D’un peuple aussi épargné de la famine que de la pauvreté.
« La manière dont les Burundais sont en train de s’autodévelopper est très satisfaisante. S’agissant du niveau de l’agriculture et de l’élevage, il est évident que chaque Burundais a facilement de quoi manger avec un excédent de sa récolte qui lui procure de l’argent dans sa poche. » A déclaré le numéro un Burundais.
« Dès le début de notre mandat, nous nous sommes engagés à promouvoir l’autosuffisance alimentaire puisque nous savions qu’on ne peut pas travailler sans avoir mangé. Nous avons aussi promis que chaque personne devait être en possession de l’argent pour subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, je suis ravi de constater que les lamentations de certains se limitent uniquement sur la carence de certains produits à importer, mais évidemment ne concernent point le manque d’argent pour s’en procurer ». A martelé Evariste Ndayishimiye.
Dans le même prolongement, le chef de l’État burundais a poursuivi son discours à se frotter les mains comme quoi, il est temps à la population burundaise de se mettre au diapason du monde sans souci ni crainte du lendemain.
« Je suis fier de la vivacité qu’affichent les Burundais. D’aucuns construisent de belles maisons, portent de beaux habits et mangent à leur satisfaction et cela nous donne de l’espoir pour un meilleur avenir. Certains aspirent déjà à être plus confortable, davantage dans leur bien-être. Il est vrai que je suis au courant de certaines lamentations et grognes, mais cela est tout à fait normal qu’il y ait l’une ou l’autre chose à convoiter dans la vie. Toutefois, soyez rassurés, la nourriture est en abondance au Burundi. »
Malgré le bilan hyperbolique du président Ndayishimiye, des acteurs politiques n’ont pas manqué à y apporter des critiques acerbes. Dans une interview exclusive accordée à la RPA, la réaction de Léonce Ngendakumana ancien président du parti Sahwanya Frodebu et ancien numéro 1 du législatif burundais, a été plutôt mitigée.
« Primo, son engagement à écarter les bailleurs et donateurs qu’il qualifie de colonisateurs du Burundi, entre autres l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique, a fait une bonne réussite pour que le pays manque de devises. Secundo, sa détermination de disloquer les formations politiques de l’opposition a plus ou moins fait effet. Mais, ses intentions fallacieuses de lutter contre la corruption, la malversation économique, les enlèvements forcés notoires des citoyens, ou encore la promotion des droits de l’homme qu’il prônait ont complètement avorté. »
Par ailleurs, a souligné l’honorable Ngendakumana, en temps normal, il revient à la chambre basse du Parlement d’évaluer les réalisations du chef de l’État et de son gouvernement comme le préconise la constitution de la République du Burundi.