L’avenir du Burundi projetté sans aucune statistique
La majeure partie de burundais font face à l’inaccessibilité des données au cours de leurs travaux. Au moment où le monde célèbre le 20 octobre de chaque année la journée mondiale de la statistique, la RPA revient sur les défis majeurs observés dans ce domaine au Burundi.
Le défi principal affronté par les statisticiens opérant dans différents domaines de la vie publique est l’absence de la culture statistique chez les burundais. Des sources concordantes au sein de l’Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi révèlent que nombreux sont les burundais qui n’ont pas encore compris l’importance des informations chiffrées, régulières et fiables. Ils évoquent la réticence de la population lors de la collecte des données. Certains craignent d’être arnaqués par les chercheurs et préfèrent mentir sur les informations. Comme conséquence, la plupart des chiffres sont souvent établis à partir des données partielles ou des projections faites à partir des données archaïques.
Un autre challenge est lié à l’exhaustivité des domaines que les travaux d’enquête couvrent, dans la disponibilité et la publication des données statistiques au moment où il s’observe un manque de ressources humaines compétentes.
Les étudiants qui effectuent des travaux de recherche ou de stage qui se sont entretenus avec la RPA évoquent, en effet, le manque de services statistiques opérationnels dans la plupart des ministères burundais. ‘’Nous les étudiants du Burundi, nous rencontrons beaucoup de problèmes lorsque nous effectuons des stages. Plusieurs ministères de l’Etat utilisent encore de vieux ordinateurs et n’ont pas de chffres ou manquent de données actualisées car leur système n’est pas informatisé.’’
Ces étudiants font également savoir que les employés des différents ministères ne leur facilitent pas aussi l’accès aux données statistiques. ‘’La plupart d’entre eux ne sont pas rodés en informatique. Et lorsque nous sollicitons leur service, ils nous disent qu’on leur fait perdre leur temps.’’
Les études menées par l’ISTEEBU prouvent que seuls 5% des burundais font recours aux statistiques. Alors que les statistiques sont des supports dans la planification des projets étatiques efficients et dynamiques, les sources de la RPA indiquent que bon nombre des autorités burundaises ne sont pas imprégnées d’une culture de redevabilité, avec des réflexes d’illustrer par des données chiffrées leurs projets concernant l’économie, la santé, la démographie, etc.
A cet effet, les experts dans ce domaine demandent au gouvernement et aux organisations internationales d’organiser des ateliers de sensibilisation et de recyclage et de financer des activités statistiques.