Bujumbura : L'assurance devient obligatoire pour les commerçants

Le faible taux de pénétration des assurances parmi les commerçants de Bujumbura révèle une problématique complexe, mêlant manque de confiance envers les compagnies d'assurance et expériences décevantes en matière d'indemnisation. Cette situation prend une nouvelle dimension alors que le maire de la ville, Jimmy Hatungimana, annonce des mesures strictes pour imposer l'assurance des marchandises.
De nombreux commerçants expriment leur réticence à assurer leurs biens, citant des expériences négatives avec les sociétés d'assurance. « Si tes marchandises sont ravagées par le feu, souvent, on constate que les compagnies d'assurance ne nous aident en rien. Et quand on demande notre indemnisation, ça prend beaucoup de temps, voire des années », déplore un commerçant interrogé par la RPA.
Cette lenteur dans le processus d'indemnisation semble être au cœur du problème. Les commerçants soulignent que si les compagnies respectaient leurs engagements et procédaient à des remboursements rapides, ils seraient plus enclins à souscrire des polices d'assurance. « Si ces sociétés d'assurances pouvaient nous indemniser à temps comme on paie aussi à temps, il serait très facile pour nous de payer l'assurance pour nos marchandises », affirme un autre commerçant.
Suite à l'incendie récent de la galerie DIKO, le maire de Bujumbura a pris des mesures radicales. Jimmy Hatungimana a annoncé qu'aucun commerçant ne sera autorisé à exercer son activité sans avoir prouvé que ses marchandises sont assurées. Cette décision vise à protéger les commerçants contre les pertes financières importantes en cas de sinistre.
Le maire étend également cette responsabilité aux propriétaires de galeries, leur demandant de s'assurer que tous leurs locataires ont bien assuré leurs biens. Pour garantir le respect de ces nouvelles directives, M. Hatungimana prévoit des visites d'inspection dans les différentes galeries de la ville.
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Photo : Le maire de la ville de Bujumbura, Jimmy Hatungimana