Santé, nourriture, visites : des droits bafoués en milieu carcéral selon l’APRODH

L’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) alerte sur de graves manquements aux droits fondamentaux des détenus au Burundi, notamment en matière de soins de santé, d’alimentation et de conditions carcérales.
Dans son rapport du mois de juillet, l’APRODH dénonce un non-respect des normes nationales et internationales encadrant la détention. L’organisation qualifie ces pratiques d’atteinte aux droits humains, et de formes de détention arbitraire.
Concernant l’accès aux soins, l’APRODH souligne que le droit à la santé des personnes incarcérées reste très mal assuré. Le rapport indique notamment que la santé mentale des détenus n’est pas prise en compte dans la majorité des établissements pénitentiaires. Ceux qui nécessitent des soins spécialisés à l’extérieur rencontrent des difficultés à obtenir des autorisations de sortie de la part des responsables des prisons.
L’organisation regrette que cela se produise malgré les dispositions des lois nationales et internationales qui garantissent à tout citoyen, libre ou détenu, un accès égal aux soins médicaux.
Dans une perspective d’amélioration de la santé des détenus, l’État a placé des médecins dans certaines prisons. Cependant, cela reste insuffisant, selon l’APRODH.
S’agissant de l’alimentation, le rapport évoque une pénurie alimentaire aiguë dans plusieurs établissements pénitentiaires. Les détenus peuvent passer plusieurs jours sans recevoir les repas prévus. En plus de la rareté des aliments, ceux-ci sont jugés pauvres en valeur nutritive.
Certains détenus accusent par ailleurs certains responsables pénitentiaires de détourner une partie des denrées destinées aux prisonniers, aggravant ainsi les conditions de vie déjà précaires.
Sur les infrastructures, l’APRODH affirme que la plupart des bâtiments carcéraux sont anciens et jamais réhabilités. Le surpeuplement est un problème récurrent : certains détenus dorment à même le sol, exposés à la pluie, sans couverture ni matelas.
Le manque de toilettes et d’eau potable favorise la propagation des maladies liées à l’insalubrité.
Autre point soulevé par l’APRODH : certaines personnes détenues, notamment les prisonniers politiques, sont incarcérées loin de leur famille ou se voient refuser les visites. Or, la loi sur les établissements pénitentiaires prévoit que tout détenu a droit à des visites, en particulier de ses proches ou de toute personne pouvant contribuer à son bien-être moral et matériel.