Bujumbura menace de retirer ses troupes en Somalie si l’UE décide de verser directement les indemnités aux militaires
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Le Ministre burundais de la défense nationale et celui de la sécurité publique ont répondu aux questions orales des députés ce jeudi 3 novembre 2016. L'avenir des troupes burundaises en Somalie a occupé la majeure partie des débats à l'Assemblée nationale, session qui fait suite au risque de renvoi des troupes burundaises suite à la crise.
Lors de cette session, le Président de l'Assemblée Nationale Pascal Nyabenda a commencé par expliquer que, « contrairement aux propos en circulation », l'Assemblée Nationale n’allait pas décider ce jeudi 3 novembre du retrait ou non des troupes burundaises de l'Amisom, la mission de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie. Il a parlé de « mensonges », ajoutant que tout porteur de ce message s'est d'ailleurs « précipité ».
Et pourtant, dans ses réponses aux députés, le Ministre de la défense nationale Emmanuel Ntahomvukiye semblait menacer la Communauté Internationale de la situation toujours potentiellement explosive en Somalie si les troupes burundaises devaient être retirées.
« Etant donné que certains pays ont déjà menacé de se retirer, il peut y avoir des conséquences négatives. Nous avons combattu El Shabaab mais il y a encore un long chemin à parcourir, y compris aider le gouvernement somalien de se ré-organiser et commencer à opérer. Aussi les élections approchent dans ce pays et s'il arrivait que les troupes quittent le pays, il y aurait d'énormes problèmes. Les El Shabaab peuvent encore une fois envahir la Somalie », a expliqué le Ministre de la défense nationale.
Cela dit, le Burundi envisage de se retirer de la Somalie si l'Union Européenne décide de payer directement leurs indemnités aux troupes burundaises. « C'est inadmissible » a réagi Emmanuel Ntahomvukiye, expliquant que dans ce cas le Burundi serait incapable de contrôler ses troupes. « Il n y aurait plus de discipline et plus de commandement », a mis en garde le Ministre de la défense nationale.
En ce qui concerne les policiers burundais qui n'ont pas été remplacés par leurs paires dans la Minusca, la mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique, alors que la relève était prête, le Ministre de la sécurité publique Alain Guillaume Bunyoni a évoqué des « problèmes d'ordre publique », sans donner plus de détails.
Les députés ont demandé au gouvernement du Burundi de suivre de près ses troupes et d'être vigilants car disaient-ils, « les Nations-Unies veulent semer la discorde entre eux ».
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