Bujumbura fustige à nouveau l'Union Européenne et l'accuse de ne pas reconnaître les efforts du gouvernement
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Le gouvernement du Burundi a rencontré une délégation de l'Union Européenne ce lundi 3 octobre 2016 à Bujumbura venue évaluer la décision prise par l'Union Européenne depuis le 14 mars 2016 de suspendre l’appui au gouvernement. Dans un communiqué sorti par le gouvernement, à part qu'ils n'ont pas tari en éloge quant aux progrès « remarquables » et aux pas déjà franchis dans tous les secteurs, Bujumbura n'a pas manqué d'accuser l'Union Européenne de travailler sur base de « rumeurs » et de collaborer avec ceux qui continuent à déstabiliser le Burundi.
Selon le Ministre Burundais des relations extérieures et de la coopération internationale Alain Aimé Nyamitwe, la délégation de l'Union Européenne était venue participer à la session d'évaluation de la décision prise par l'Union Européenne le 14 mars 2016 dans le cadre de la consultation de l'article 96 de l'accord de Cotonou.
Ce fût l'occasion pour le gouvernement de brosser un tableau montrant que « la situation politico-sécuritaire s'est remarquablement améliorée » tout en insistant sur l'anéantissement de tous les groupuscules qui créaient l'insécurité.
L'autre point présenté par le gouvernement du Burundi, selon son communiqué, c'est sa flexibilité pour avoir autorisé les observateurs des droits de l'homme et les militaires de l'Union Africaine à venir au Burundi, et cela « avant la signature du mémorandum d'entente ».
Le gouvernement va même jusqu'à signaler qu'il a participé à toutes les sessions du dialogue interburundais que ce soit sous l'égide de la Communauté Est Africaine ou celui de la Commission nationale du dialogue interburundais.
Selon toujours ce communiqué, le gouvernement a indiqué a la partie européenne que « la liberté de la presse est une réalité au Burundi » et que « même certaines des stations fermées ont été réouvertes à l'exception de celles ayant intervenues dans la foulée de la tentative du coup d'Etat du 13 mai 2015 » ; et d'affirmer que « ce sont ces mêmes stations qui continuent à déstabiliser le Burundi à partir de l'étranger » aidées par la même Union Européenne.
Le communiqué poursuit en disant que le gouvernement regrette « l'empressement » avec lequel le rapport de l'enquête indépendante des experts des Nations-Unies sur le Burundi a été publié « alors que les mêmes enquêteurs n'ont même pas rencontré le gouvernement du Burundi ». Concluant que les affirmations présentées par ces experts sont « gratuites car biaisées », Bujumbura ajoute qu’il n'acceptera pas la résolution issue de ce rapport, qui selon toujours ce communiqué gouvernemental, « fait perdre la crédibilité à ses auteurs et à l'Union Européenne qui est derrière cette résolution ».
Quant à la mesure de prolonger d'un an les sanctions ciblées contre les officiels burundais, le gouvernement du Burundi, à travers son Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale Alain Aimé Nyamitwe, fait savoir qu'il rejette cette « malheureuse décision de l'Union Européenne » et l'invite plutôt à lever toutes les mesures restrictives prises le 14 mars 2016.
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