Le thème de ce 54ème anniversaire de l’indépendance du Burundi était : « Ensemble pour pérenniser et sauvegarder notre indépendance ». Démontrant ce thème au cours des festivités au stade Prince Louis Rwagasore à Bujumbura, Pierre Nkurunziza a indiqué que parmi les Burundais il existe des ennemis de l'indépendance mais aussi parmi les étrangers.
« Des montages sont orchestrés auprès de la Communauté internationale par ces individus », a martelé le Président Nkurunziza qui appelle à une « coalition indéfectible » pour barrer la division.
Pierre Nkurunziza a profité de l'occasion pour « remercier » les personnalités qui se sont « données corps et âme » pour sauvegarder l'indépendance du Burundi cette année. Il s'agit des hauts gradés de l'armée et de la police nationale qui, a-t-il déclaré, ont contribué à déjouer le coup d'Etat du 13 mai 2015.
Pierre Nkurunziza a remercié également les hauts gradés qui ont été cités dans les massacres des jeunes des quartiers contestataires de Bujumbura dont feu Lieutenant-Colonel Darius Ikurakure, ancien commandant du camp Génie de combat de Muzinda abattu d’une balle dans la tête dans les enceintes de l’Etat-major de l’armée. Il a reçu la médaille du mérite patriotique.
En tout, sept officiers supérieurs de l'armée et de la police burundaise ont été promus aux différents grades par Pierre Nkurunziza. Deux parmi eux sont issus des anciennes Forces Armées Burundaises (FAB), cinq autres issus des anciens partis et des mouvements politiques armés (PMPA).
Le premier promu en ce jour de la célébration de l‘indépendance est le Général-Major Prime Niyongabo, chef d'Etat-major Général de l'armée burundaise. Ce dernier a monté de grade et devient Lieutenant-Général, le cinquième depuis l'existence de l’armée burundaise. Prime Niyongabo aurait été remercié pour son jeu double dans la préparation et la mise en échec du coup d'Etat du 13 mai 2015. Le chef d’Etat-major s’est aussi illustré dans la division de l'armée sur base ethnique et provenance entre autres les ex-PMPA et les ex-FAB, un facteur qui a fragilisé l’armée, assurent plusieurs observateurs.
Au nombre des officiers qui ont été gradés par le Président Pierre Nkurunziza figure aussi le Général de Brigade Joseph Ndayishimiye connu sous le sobriquet de Paysan. Il devient Général-Major, tout comme Emmanuel Miburo et Steeve Ntakarutimana, le numéro un du Service National des Renseignements du Burundi, service très craint du fait des tortures et sévices inhumains infligés aux détenus qualifiés de contestataires.
D'autres qui ont été promus au rang de Général de Brigade à titre définitif, ce sont les officiers qui avaient reçu ce grade par commission. C'est le Général de Brigade Agricole Ntirampeba, Jean Paul Habimana alias Bishinga, actuel chef d'Etat-Major interarmes et son adjoint le Général de Brigade Marius Ngendabanka. Parmi tous ces officiers supérieurs qui ont monté de grade, deux seulement sont issus de l'ancienne armée burundaise, ex-FAB. Il s'agit de Jean Paul Habimana connu sous le sobriquet de Bishinga et le Général Major Joseph Ndayishimiye surnommé Paysan.
Leurs compagnons des anciennes FAB estiment qu'ils ne méritent pas ces grades « parce qu'ils sont devenus des outils du parti au pouvoir CNDD-FDD », nous ont confié ces militaires.
Au sein même de l'armée burundaise, des grognes des officiers subalternes et sous-officiers se multiplient. Ils se plaignent d’être exclus dans l’avancement de grade. Et quand ils interrogent sur cette discrimination, la réponse est qu'il y a avancement dans le rang des généraux qui ne permet pas l'avancement des sessions et promotions en ce qu'ils appellent « pyramide » dans le jargon militaire.