L’OIF suspend sa coopération avec le Gouvernement Nkurunziza
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Le Burundi est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Lors de sa 97ème session tenue le 7 Avril 2016, l’Organisation Internationale de la Francophonie a suspendu sa coopération avec le Burundi, à cause de la dégradation sécuritaire. Le gouvernement burundais a réagi comme à son habitude depuis le début de la crise en ne donnant aucune importance à cette décision et en déclarant que la langue française n’a aucune importance pour le Burundi et son peuple.
Les participants à cette 97ème session de l’OIF ont exprimé leurs inquiétudes face à l’insécurité qui prévaut au Burundi, après de multiples efforts fournis par la communauté internationale pour un dialogue inclusif. L’OIF a donc décidé de suspendre sa coopération avec le Burundi.
Le gouvernement burundais via son porte-parole Philippe Nzobonariba, annonce que cette organisation n’aidait en rien le Burundi. « La majorité de la population ignore l’OIF et dire que le Burundi survit grâce à l’aide de cette organisation, c’est se tromper. Car l’organisation est connue seulement par le gouvernement, plutôt l’OIF vient de mener une campagne contre la langue française » a réagi le porte-parole.
Le gouvernement burundais condamne à nouveau les hommes politiques issus de l’opposition qui sont devenus des obstacles pour le Burundi et les accuse de mener campagne auprès des pays de la communauté internationale pour qu’elle suspende son appui au pays. « Cette organisation est tombée dans le piège des hommes politiques proches de l’OIF et a pris une décision qu’elle ignore. Le gouvernement est étonné de voir comment l’OIF peut prendre une telle décision sans toutefois venir au pays pour s’enquérir de la situation » poursuit Philippe Nzobonariba.
Cette dernière déclaration contredit la réponse que le même gouvernement Nkurunziza avait donné à l’OIF lorsque celle-ci avait voulu dépêcher justement un envoyé spécial pour s’enquérir de l’évolution de la situation. L’envoyé spécial du Secrétaire général de l’OIF devait venir au Burundi au mois de Janvier, mais le pouvoir de Bujumbura avait répondu par la négative, arguant « un agenda chargé » qui ne lui permet pas de recevoir l’envoyé.
Face à cette décision de suspendre son aide, la Présidence de la République ou du moins son Conseiller principal chargé de la communication Willy Nyamitwe a écrit sur son compte Twitter : « L’OIF n’est pas un Dieu pour être supplié, qu’elle reste avec sa langue française, on va parler le Kiswahili et l’Anglais ».
L’organisation internationale de la Francophonie aidait le gouvernement à l’apprentissage surtout avec la jeunesse et le renforcement de l’enseignement à l’Université du Burundi. « Le 28 Novembre 2014 lors de la 14ème session de l’Organisation internationale de la Francophonie, le Président burundais et le Secrétaire général de la Francophonie ont signé un pacte linguistique entre l’OIF et le Burundi. C’est un pacte qui montre bel et bien comment la coopération va avoir lieu. Je rappelle aussi qu’il y’a eu pas mal de projets réalisés au Burundi via l’Organisation Internationale de la Francophonie, un soutien aux médias, le renforcement de l’enseignement à l’Université du Burundi, le soutien au Centre d’études des langues au Burundi, l’enseignement à distance,… » rappelle pour sa part l’ancien Président Sylvestre Ntibantunganya.
L’ancien Président Ntibantunganya dit plutôt que c’est une grande perte pour le pays et appelle les protagonistes burundais au dialogue pour éviter d’autres sanctions et surtout que cette organisation est sollicitée. « Les burundais qui aiment leur pays sont nombreux, on devrait se lever pour relancer un dialogue inclusif, pour que le pays ne s’enfonce pas dans le gouffre. Qu’on puisse trouver une solution à tous nos problèmes et que la communauté internationale nous fasse encore une fois confiance » termine Sylvestre Ntibantunganya.
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