L’objectif principal de la visite du Secrétaire Général de l’ONU au Burundi attendu la semaine prochaine est de « mettre la pression sur le gouvernement burundais afin de respecter les accords d’Arusha ». C’est ce que rappelle Léonce Ngendakumana, Président de la coalition de l’opposition ADC-Ikibiri. Toutefois, Alain Aimé Nyamitwe, Ministre des relations extérieures, explique que la visite de Ban-Ki-Moon vise à « écouter les autorités burundaises » pour s’enquérir de la situation qui prévaut au Burundi. 

 

Le ministre des relations extérieures burundais affirme que Ban-Ki-Moon viendra pour s’enquérir de la réalité du pays via les autorités burundais, car selon toujours le Ministre, Ban Ki Moon a constaté qu’il reçoit de faux rapports. « Le Secrétaire Général de l’ONU reçoit de nombreux rapports car il travaille pour une très grande organisation internationale, donc sa visite au Burundi est de connaitre la vraie réalité » a déclaré Alain Nyamitwe devant les députés ce jeudi lors d’une séance de questions orales.

 

Léonce Ngendakumana, Président de la Coalition de l’opposition ADC Ikibiri, n’est pas du tout de cet avis. Cet opposant rappelle que Ban-Ki-Moon s’est déjà prononcé sr la crise en cours. « On l’a entendu lors de l’assemblée générale de l’UA dire qu’il viendra avec deux messages principaux à l’endroit des autorités, dont l’impératif d’un vrai dialogue inter-burundais pour aider le pays à ce qu’il ne s’enfonce pas dans le gouffre. Il vient pour leur dire de respecter l’accord d’Arusha dont l’ONU est témoin et garant » rétorque Léonce Ngendakumana.

 

A propos d’une autre visite d’ici peu de 5 Chefs d’Etats africains désignés par l’Union Africaine, la « haute délégation viendra pour une visite de courtoisie à leur homologue burundais » explique cette fois Alain Aimé Nyamitwe. Le  Ministre des relations extérieures fustige ceux qui dénigrent le Burundi dans des capitales étrangères : « Il y en a qui passent partout disant que rien ne va au pays, c’est pas du tout vrai. Si c’était le cas, ces Chefs d’Etat auraient envoyé leurs représentants, mais ils ont décidé de venir eux-mêmes voir leur homologue mais aussi pour échanger » conclut Alain Nyamitwe.

 

L’opposant Léonce Ngendakumana, quant à lui, trouve qu’après dix ans de règne du pouvoir de Nkurunziza, ce n’était pas le moment d’une « visite de courtoisie de cinq Chefs d’Etats ».  

Le Ministre Alain Aimé Nyamitwe dénonce aussi les différentes correspondances de l’opposition envoyées à la communauté internationale « il s’est avéré que c’est un plan qu’ils ont conçu depuis 2 ou 3 ans » a-t-il déclaré devant les députés.

 

L’opposition, quant à elle se dit optimiste : « On va rappeler au Secrétaire Général de l’ONU les différentes correspondances qu’on lui a adressées depuis l’an 2014 pour alerter sur l’armement des jeunes affiliés au parti au pouvoir, les « Imbonerakure ». On avait dit que si la constitution et l’accord d’Arusha ne sont pas respectés, que si les enseignements de division ethniques continuent, le pays sera plongé dans une crise sans nom. On lui dira qu’on l’avait prévenu en disant la réalité à ce moment » ajoute Léonce Ngendakumana.

 

La date précise de la visite au Burundi du Secrétaire Général de l’ONU ou des cinq chefs d’Etats africains n’a pas encore été communiquée officiellement, mais ces deux visites pourraient avoir lieu la semaine prochaine.