Le report des pourparlers inter-burundais risque de contribuer à empirer la crise
2482
Le Gouvernement burundais refuse de poursuivre les pourparlers inter-burundais tant que ses conditions posées ne sont pas remplies. Parmi celles-ci, le refus de s’asseoir à la même table que les putschistes de mai dernier ou ceux qu’il accuse d’utiliser les armes pour le combattre. Pour le parti Uprona de Charles Nditije, faire trainer ce dialogue ne fait qu’aggraver la crise.
Le deuxième round des pourparlers inter-burundais a été reporté sine die. Le gouvernement invoque des conditions posées à la médiation ougandaise pour la poursuite de leur participation. Selon le secrétaire permanent du Ministère des Relations Extérieures, « le Gouvernement a bien exprimé son refus de s’assoir avec des gens qui ont choisi l’option armée pour le combattre. Et cette position reflète la résolution du Conseil de sécurité qui privilégie la voie du dialogue mais sans les personnes qui combattent avec des armes ».
Pour ce qui est du report de la date de ce dialogue inter-burundais, le Ministère des Relations Extérieures pense avoir été mal compris par la médiation du Président Museveni : « notre Ministre a indiqué que le Gouvernement sera en congé jusqu’au 15 janvier 2016. La médiation a alors pensé que ce dialogue pourrait reprendre à partir du 16 janvier. Mais la date de reprise n’a pas encore fait objet de consensus. Quoi qu’il en soit, le médiateur doit se convenir avec le Gouvernement sur la poursuite de ce dialogue lorsque les conditions posées trouveront des réponses » indique Joseph Bangurambona secrétaire permanent à ce ministère.
« Le médiateur ne doit pas tomber dans le piège du Gouvernement »
C’est l’avis du parti Uprona de Charles Nditije. Pour Tatien SIBOMANA, son porte-parole, « le début des négociations signifie l’arrêt immédiat des violences. Or, plus elles trainent à commencer, plus les gens continuent à être tués, enlevés, torturés, jetés ici ou ailleurs ou emprisonnées sans motifs valables ».
Le parti Uprona, qui formait il y a encore quelques mois la coalition MIZERO Y’ABARUNDI avec le FNL de Rwasa, précise aussi que « visiblement le Gouvernement de fait de Bujumbura a intérêt à ce que le processus des négociations soit le plus long possible car pour lui les négociations ne sont pas nécessaires ». Tatien SIBOMANA constate cependant que le même Gouvernement est « forcé » par la communauté régionale et internationale à y participer. Et d’attirer l’attention du médiateur dans la crise burundaise d’éviter « de tomber dans les manipulations des institutions de Bujumbura ».
Le lancement de la reprise des négociations entre les protagonistes a eu lieu le 28 décembre 2015 à Entebbe en Ouganda. L’opposition représentée par le CNARED exige notamment au Président Nkurunziza de quitter le pouvoir pour avoir violé l’accord de paix d’Arusha et la Constitution en briguant un troisième mandat jugé illégal.
Leave a comment
Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.