Selon un rapport de la Ligue Iteka daté du 2 Décembre 2015, 500 personnes sont tuées en moyenne chaque Mois, soit une à deux personnes chaque jour, et cela depuis Janvier 2015. Ce rapport souligne que l’année 2015 a été caractérisée par un événement historique au Burundi : les élections avec une pierre angulaire, la contestation au 3ème mandat présidentiel de Pierre NKURUNZIZA.
Ce même rapport de l’une des plus anciennes associations de défense des droits de l’homme au Burundi dit que cette contestation a été organisée par la Société Civile, les Partis de l’Opposition et les frondeurs du parti CNDD-FDD. Dans ce rapport, la Ligue Iteka constate que « les manifestants anti 3ème mandat se sont heurtés aux forces de l’ordre, et des personnes ont été tuées, d’autres arrêtées, torturées et emprisonnées, et beaucoup de biens endommagés ». La tentative de coup d’Etat du 13 Mai 2015 a aggravé les choses, souligne le rapport.
Le même document mentionne que « depuis Janvier 2015, 507 personnes ont été tuées, 991 emprisonnées et 2203 personnes ont été arrêtées et torturées ». Ce rapport parle également d’autres cas qui ont fait preuve d’atteinte à la dignité humaine. Il s’agit des arrestations qui ont visé les passagers des Provinces de l’intérieur du Pays, où ils étaient accusés« de se rendre dans des mouvements rebelles ».
La Ligue Iteka souligne qu’en plus de la Mairie de Bujumbura en tête des provinces où règne l’insécurité, « la province de Mwaro est la 1ère à l’intérieur du pays où il y a eu beaucoup d’arrestations avec 675 personnes qui ont été arrêtées et torturées ».
Concernant la liberté d’expression, ce rapport montre que depuis Janvier 2015, la population a été privée de son droit le plus fondamental : celui de la liberté à l’expression. « Souvent, ceux qui ont essayé de s’exprimer ont été emprisonnés, les réunions et les manifestations publiques ont été interdites par le pouvoir » rapporte la Ligue Iteka. A titre d’exemple, cette association parle des réunions du Parti MSD ainsi que celles de la société civile.
Le rapport revient également sur les tragiques évènements où les médias privés ont été incendiés, les autres fermés, l’emprisonnement du journaliste Bob Rugurika de la RPA ainsi que plus de 50 journalistes qui ont été contraint à l’exil.
Enfin la Ligue Iteka, dans son rapport, implore le Gouvernement du Burundi de respecter les Droits de la personne humaine comme cela est stipulé dans les textes et lois nationaux, régionaux et internationaux que le Burundi a ratifié. Elle demande au gouvernement de mettre un terme à l’impunité, traduire devant la justice toute personne impliquée dans les crimes, les assassinats et d’autres violations graves des droits de l’homme.
Son appel va aussi à l’endroit de la société civile pour lui demander de suivre de près toutes les questions en rapport avec les droits de l’homme et implore aux Organisations Internationales d’accompagner le peuple burundais « dans le calvaire qu’il traverse ».