C’est un commando armé qui a péri dans un attentat qui visait le commandant de l’unité spécialisée de la police ce vendredi matin sur le boulevard du Peuple Murundi, un des artères les plus fréquentés de Bujumbura. Selon des sources sur place, le général Christophe Manirambona dit Wakenya n’était pas dans son véhicule et aucun de ses gardes n’a également été touché.
Trois personnes présentées comme le commando ont été abattues par la police et des armes saisies dans le véhicule utilisé pour leur transport près de la clinique du Dr Batwenga. Parmi ces hommes abattus, un certain « Kingwende » a été identifié par certains témoins. Cet homme est présenté comme un des exécutants de la répression armée qui visait les opposants au troisième mandat du Président Nkurunziza à travers plusieurs opérations louches commanditées à l’époque par son ancien chef le Général Adolphe Nshimirimana lui aussi assassiné début août. D’autres sources au sein de l’unité spécialisée de la police dite Appui à la protection des institutions (API) disent que ces personnes tuées étaient bel et bien des policiers qui étaient postées non de la Station service King Star située sur le boulevard du Peuple Murundi.
Des faits troublants
Les circonstances de cette attaque sont encore très floues. Selon des témoins de cet attentat, des versions contradictoires sont données. Au niveau de la police en Mairie de Bujumbura, c’est une grande victoire annoncée pour avoir déjoué un attentat contre l’un des généraux du pouvoir de Bujumbura. Ce commando est qualifié comme « des assaillants » par Domitien Niyonkuru le commissaire de la police en mairie de Bujumbura dans une interview qu’il a accordée à la presse quelques minutes après cet attentat. Il affirme que « 3 personnes habillées en policiers de l’API ont été tuées et beaucoup d’armes saisies dont 2 RPG7 communément appelées lances roquettes, 7 AK 47, 4 bougies de ces roquettes, 1 pistolet avec ses 4 balles, 4 bombes et une radio de communication militaire sans compter plus de 420 balles sur une chaine de mitrailleuse » avant d’étaler cette saisie de la police aux médias.
Une autre source au sein de l’API parle de ces personnes tuées comme étant « des éléments gênants au sein même de la police qui se sont distingués par leur bavures et il fallait à tout prix les éliminer car ils en connaissaient un peu trop ».
Le boulevard du Peuple Murundi reliant le centre ville de Bujumbura et les quartiers Nord de Bujumbura a été fermé momentanément juste après cet attentat, a-t-on constaté sur place. Le général Christophe Manirambona, connu sous le sobriquet de "Wakenya" ou ‘’le boiteux", a combattu dans la rébellion du CNDD-FDD. Le général "Wakenya" est un des hommes-clés de la répression des manifestations contre le 3ème mandat du Président Nkurunziza, déclenchées fin avril par l'annonce de sa candidature, puis des violences désormais armées qui se sont intensifiées depuis la réélection controversée du chef de l'Etat en juillet. Plus de 250 morts et plus de 250.000 réfugiés, des milliers de prisonniers et de nombreux disparus sont le bilan de cette crise politico-sécuritaire.