Selon cette résolution, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples répond à la demande du Conseil Paix et sécurité de l’Union Africaine du 17 octobre 2015 qui demande aux experts « de mener une enquête approfondie sur les violations des droits de l’homme au Burundi ». Une demande à nouveau formulée jeudi 13 novembre lors d’une autre réunion du Conseil paix et sécurité de l’UA.
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples appelle le Gouvernement Burundais à «coopérer avec le Commission et à autoriser d’urgence la mission d’établissement des faits ». Cette résolution soutient également la médiation pour la crise au Burundi entreprise par la Communauté de l’Afrique de l’Est ainsi que l’appel au dialogue ouvert et constructif du Conseil de paix et sécurité de l’Union Africaine et appelle à son tour le Gouvernement et les acteurs politiques concernés à répondre positivement à ce dialogue.
Le Burundi est plongé dans une grave crise politico-sécuritaire depuis avril 2015, une crise déclenchée par l’annonce du Président Nkurunziza de briguer un troisième mandat jugé anticonstitutionnel et violant l’Accord de Paix d’Arusha selon l’opposition, plusieurs associations de la société civile ainsi qu’une bonne partie de la communauté internationale. Face aux manifestations contre le troisième mandat engagées par la société civile et l’opposition, le Gouvernement a mené une large répression qui a déjà fait plus de 250 personnes tuées, de nombreux disparus, des milliers de prisonniers ainsi que plus de 250.000 réfugiés. Les principaux médias indépendants ont également été réduits au silence après leur destruction par des agents des services de sécurité de l’Etat poussant ainsi de nombreux journalistes à l’exil. Plusieurs partenaires au développement du Burundi ont également suspendus leur appui.