A l’hôpital de Ngozi, des indigents estimés entre 10 et 15 y sont bloqués faute de moyens financiers, et cela depuis plusieurs jours. Ces derniers proviennent des provinces de Kayanza, Ngozi, Kirundo et Muyinga. Comme c’est le seul hôpital qui dispose d’un seul médecin spécialiste en chirurgie dans toute la région, les transferts médicaux sont rares, disent les infirmiers et médecins. La plupart sont des cas graves, les soins sont très chers et faute d’argents ces personnes une fois guéries restent à l’hôpital comme des prisonniers.
Les hôpitaux se trouvant au chef-lieu des provinces de Kirundo, Kayanza et d’autres un peu éloignés des centres urbains connaissent les mêmes problèmes. Les responsables des provinces sanitaires de cette région du nord reconnaissent que la pauvreté est un grand handicap pour le payement des factures des soins de santé. Les cartes d’assistance maladie ont largement contribué et appuyé la population mais les problèmes subsistent.
La population s’organise pour se payer les soins de santé
Au niveau des communautés, différentes associations ont vu le jour pour appuyer la population. A Nyagatovu, c’est dans la zone et commune Gashoho province de Muyinga, plus de 6000 membres se sont mis ensemble pour mettre sur pied une mutualité de santé. Ces mutualités, comme celles de toutes les communes de Muyinga, avec l’appui de l’ONG belge MEMISA Belgique, s’entraident avec des cotisations allant jusqu'à 14500 francs par ménage et par an afin de bénéficier de 80% des frais exigés après les soins au centre des santé, et 60% au niveau des hôpitaux.
Ces organisations sont implantées à Muramvya, Kayanza, Ngozi, Kirundo et Muyinga pour ne citer que ceux-là. Ces organisations se heurtent a l’ignorance de la population qui jusqu’ici ne comprend pas l’importance de ces mutualités. Les responsables administratifs, les mutualistes, les responsables des structures des soins affirment que les mutualités ont contribué à la réduction du nombre des personnes qui n’arrivent pas à se faire soigner ou détenues dans des hôpitaux faute d’argent.