où le lendemain d’une telle élection, tôt le matin, on donnait lecture des résultats, cette fois-ci, la publication des résultats de ce coup de force contre la démocratie a pris du temps. C’est tout à fait normal. Et pour cause Ndayicariye en collaboration avec Nkurunziza devaient manipuler les pseudo-résultats pour s’assurer une majorité devant permettre au groupe mafieux qui ligote le pays d’amender ou de voter toutes les lois qu’ils veulent. Ils sont en quête d’une pseudo majorité qui les permettra de mettre en place un cadre qui les maintiendra au pouvoir éternellement.
RPA : Que prévoit le code électoral en la matière ?
Pancrace CIMPAYE : Au niveau du code électoral, le dépouillement suit immédiatement la clôture du vote et se fait au lieu où s’est déroulé le vote. Ajouter à cela que chaque mandataire doit rentrer avec une copie du procès-verbal. Au demeurant, et c’était l’habitude, les résultats sont connus le lendemain de l’élection. Mais les Etat- Majors des partis politiques sont au courant des résultats pendant la nuit. C’est-à-dire qu’avec cette mascarade du 29 juin 2015, les résultats devaient être connus le 30 Juin 2015. Mieux, avec un taux de participation aussi faible, le décompte pouvait terminer le même 29 Juin 2015. Nous sommes loin du compte.
RPA : …malentendu quant au partage des voix, seriez-vous au courant ?
Le retard dans la proclamation des résultats de ce coup de force procède en partie d’un marchandage qui a eu lieu entre Nkurunziza et ses concurrents satellites. Manifestement les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Certains qui avaient cru gagner le gros lot au terme de cette mascarade électorale ont été désabusés par Nkurunziza. La grogne est perceptible !
RPA :…des voix accordées à l’ADC, amizero y’abarundi. Quel serait l’objectif ?
Pancrace CIMPAYE : L’objet de cette distribution des voix à l’opposition qui n’a pourtant pas participé au coup de force était de donner une crédibilité à ce cinéma électoral. Car l’absence de l’opposition dans cette mise en scène hypothèque la crédibilité du résultat.
RPA : Quelle lecture faites-vous des conclusions du sommet de Dar es-Salaam ?
Pancrace CIMPAYE : Tout de go, il sied de constater qu’il n’y avait que deux chefs d’Etat sur les cinq qui composent la Communauté Est Africaine. 40% présents contre 60% absents. Ceci explique cela ! Au-delà de ce désintérêt, la conclusion de ce sommet est loin des préoccupations légitimes du peuple burundais. En outre ces conclusions donnent des propositions qui violent la loi fondamentale burundaise. A ce titre ce sommet qui est devenu amnésique a oublié que la crise burundaise trouve son origine dans le mandat de trop de Nkurunziza. Or hier, cette question a été élaguée ! De la même manière comment peut-on oser proposer d’intégrer dans un gouvernement dit « élu » des membres qui n’ont pas participé aux élections alors que le prescrit de la constitution, en son article 129, dispose que : « Les membres (du gouvernement) proviennent de différents partis politiques ayant réuni plus d’un vingtième des votes et qui le désirent.»
L’autre aspect qui fait mal au cœur, c’est la perspective de penser qu’en 15 jours de plus, on peut avoir désarmé la milice IMBONERAKURE et assurer une élection présidentielle apaisée. C’est dire que ce sommet a minimisé le drame que vit le peuple burundais : des assassinats, des viols, des emprisonnements arbitraires, des réfugiés, bref un lot de misères causées par ces miliciens IMBONERAKURE.
Ce n’est pas tout ! Le sommet a passé sous silence la mascarade électorale du 29 Juin 2015. Une lecture en filigrane nous donne l’impression que ce sommet du 6 Juillet 2015 a entériné les résultats encore cachés de ce coup de force du 29 Juin2015. Plus grave et plus dramatique Dar-Es-Salaam propose que toute l’Union Africaine entérine les conclusions de ce sommet.
En définitive ce sommet de plus est loin des attentes du peuple burundais.
