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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Le Ministre de l’intérieur suspend l’Association RPA pour troubles à l’ordre public et atteinte à la sûreté de l’Etat

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L’Association Radio Publique Africaine vient d’être provisoirement suspendue par le ministre de l’intérieur Pascal Barandagiye, selon une ordonnance datée du 12 juillet 2017. Le document indique que la suspension reste en vigueur « jusqu’à la clôture définitive de la procédure judiciaire ». 

 

Au vu de l’ordonnance, le Ministre de l’intérieur semble certain des décisions qui émaneront de ces « poursuites judiciaires » évoquées. Dans sa motivation, Pascal Barandagiye parle « d’éventuelles condamnations qui pourraient être prononcées » ; et affirme qu’il est « évident » que l’Association Radio Publique Africaine s’est rendu « coupable de troubles à l’ordre public et d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».  

 

Les membres de ladite association, qui a créé le projet de la radio RPA, s’insurgent contre cette mesure qui s’inscrit selon eux dans le prolongement des « persécutions » dont a fait objet cette association depuis cette crise. Le représentant légal de la RPA, Jean Marie Vianney Hicuburundi, indique par ailleurs que l’association ne fait objet d’aucune poursuite judiciaire à ce jour contrairement à ce que prétend le ministre de l’intérieur.

 

« Au sein de la représentation légale de l’Association RPA, nous estimons que cette décision est non fondée, et nulle et de nul effet. Le ministre de l’intérieur, en suspendant l’Association Radio Publique Africaine se réfère au rapport de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ce qu’ils ont appelé « le mouvement insurrectionnel déclenché le 26 Avril 2015 ». Or, à ma connaissance, l’Association Radio Publique Africaine n’a jamais été citée dans ce rapport,  Je ne sais pas si le ministre Pascal BARANDAGIYE en prenant cette décision, a au moins lu ce rapport », déclare le représentant légal de l’association RPA en réaction à l’ordonnance de suspension.

 

Jean Marie Vianney Hicuburundi souligne également l’immixtion du ministre de l’intérieur dans des affaires judiciaires, qui condamne à l’avance l’association sans qu’aucune décision judiciaire n’ait été prise.  

 

« Il condamne l’Association Radio Publique Africaine de trouble à l’ordre public et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Cela est très contradictoire. D’une part, il dit que le dossier se trouve en justice ; d’autre part, il condamne l’Association ! Nous trouvons vraiment que c’est très contradictoire, ce que le ministre de l’intérieur a fait. Nous estimons que dans ces décisions il cache quelque chose. Je ne sais pas s’il l’a fait sciemment mais à ma connaissance, Monsieur le Ministre est sensé connaître la loi ; ou que ça rentre dans la ligne directrice du gouvernement burundais en place de violer les libertés et les droits fondamentaux de tout citoyen », ajoute le représentant légal de l’association RPA.

 

Dans une interview ce jeudi, l’assistant du ministre burundais de l’Intérieur a défendu la décision de son employeur. Thérence Ntahiraja évoque les sanctions de fermeture de la radio RPA survenue il y a plus de dix ans pour justifier le choix actuel. 

 

« Beaucoup d’infractions ont été commises par cette association. Je vous rappellerai que même avant les manifestations de 2015, la radio qui avait été créée par cette association a été fermée suite justement aux infractions qui avaient été commises par la majorité des membres de cette Association », explique l’assistant du ministre.

 

Pour Ntahiraja, le ministère de l’intérieur ne peut que suspendre l’association ; « la suspension d’une radio est le travail du CNC », indique-t-il.

 

L’association Radio publique africaine a trois projets : outre la radio basée à Bujumbura, elle possède aussi la RPA-Ngozi ainsi que le Tanganyika studio. 

 

Les deux radios ont été fermées le 27 avril 2015 pour les empêcher de rapporter les manifestations contre le 3ème mandat du Président Nkurunziza. Lors d’une tentative de coup d’Etat par un groupe de militaires, les locaux de la RPA ont été attaqués et incendiés le 14 mai 2015 par les membres des services de sécurité fidèles au président Nkurunziza ; condamnant plusieurs journalistes à l’exil.   

 

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