32ᵉ anniversaire de l’assassinat du président Melchior Ndadaye : un appel à la solidarité et aux idéaux du héros de la démocratie

Par : Désiré Hatungimana
Les Burundais ont commémoré ce 21 octobre 2025, le 32ᵉ anniversaire de l’assassinat du président Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu. L’occasion de rappeler les idéaux démocratiques pour lesquels il s’était battu et d’appeler à la solidarité et à la justice.
Lors d’une messe commémorative à la cathédrale Regina Mundi, l’archevêque de Bujumbura, Monseigneur Gervais Banshimiyubusa, a appelé les Burundais à être solidaires et à réfléchir aux conséquences des injustices et de l’exclusion. Selon lui, chaque acte, qu’il soit bon ou mauvais, a un impact sur soi, sur le pays et sur le monde. Il a expliqué que l’assassinat de Ndadaye et de ses fidèles montre comment les actions d’un petit groupe peuvent affecter toute une nation et que chacun doit interroger sa conscience avant d’agir.
À travers différentes régions du pays, certains citoyens estiment que les idéaux démocratiques pour lesquels Ndadaye s’était battu n’ont jamais vraiment pris racine. Selon eux, cela se manifeste par une liberté d’expression limitée, surtout pour ceux qui ne partagent pas les opinions du pouvoir, et par l’absence d’une véritable gouvernance démocratique.
La famille biologique de Ndadaye et sa famille politique, le parti FRODEBU, ont critiqué le long délai de la justice burundaise à juger les auteurs de l’assassinat. Léonce Ngendakumana, compagnon de lutte de Ndadaye, a insisté : « Nous demandons instamment que la justice se saisisse de ce dossier et condamne tous ceux qui ont participé à l’assassinat du président Ndadaye. »
Le parti Sahwanya FRODEBU et la famille du président Ndadaye ont également porté plainte, rappelant que malgré les faits et témoignages présentés sur les causes profondes de l’assassinat, le dossier n’a jamais été pleinement traité. « Le FRODEBU a droit à réparation civile. Nous continuerons à suivre ce dossier jusqu’à ce que le parti soit réhabilité », a ajouté Ngendakumana.
À l’issue des cérémonies, il a déploré que le discours du président Ndadaye soit souvent ignoré et a appelé à un débat national pour préserver la mémoire du héros de la démocratie. Selon lui, il est crucial que les partis politiques s’organisent pour demander au gouvernement pourquoi ces journées commémoratives sont fragilisées et rappeler l’importance de l’indépendance et de la démocratie.