D’après un membre du personnel qui s’est confié à la RPA, cette crise semble loin d’être résolue du fait que même l’Inspection générale du travail qui avait été saisie, s’est retirée en suggérant aux parties en conflit de poursuivre le dialogue à l’interne.
« Ils nous ont recommandé par force un nouveau règlement. Comme nous ne nous sommes pas convenus sur ce dernier, il nous a menacé de nous renvoyer et certains parmi nous ont déjà perdu leur travail. C’est pour cette raison que nous avons décidé de porter plainte auprès de l’inspection générale du travail. » A révélé à la RPA un des employés sous anonymat.
Pendant cette procédure de ces dépôts de plainte, l’employeur a demandé au syndicat des travailleurs de la Brarudi de rapatrier les négociations dans les instances de l’entreprise, mais les choses n’ont fait que s’empirer davantage, poursuit notre source.
« Nous l’avons fait. Mais pendant les pourparlers, nous avons été surpris de constater qu’il y a un nouveau système appelé ‘’ Job Family Model ’’ qui allait être instauré dans l’entreprise. Il s’agit d’études faites par les experts. Ces études avaient été faites en 2012 et en 2015 pour voir si nos compétences correspondent avec nos grades, et elles se sont bien déroulées. Cette fois-ci, les experts sont revenus et ils se sont entretenus avec les représentants du personnel et l’administration pour sortir un rapport final. Mais quand nos représentants sont revenus vers nous, ils nous ont signifié que tous les grades du personnel ont sensiblement chuté. Cela signifie que nos salaires vont également chuter. Par exemple celui qui avait une rémunération de 500 mille francs burundais, il va être payé 180 mille francs burundais ou moins que ça. Nous pensons aussi aux nouvelles recrues qui vont tomber dans ce nouveau système et qui ne seront pas capables de payer les taxes. C’est vraiment honteux pour une entreprise qui n’est pas en faillite. Nous avons tellement peur en tant que travailleurs. Nous nous inquiétons car nous allons nous retrouver sans emploie. Ceux qui touchent beaucoup d’argent vont être chassés en faveur de ceux qui sont moins rémunérés. Nos inquiétudes sont fondées. » Raconte notre source
Pire encore, déplore notre source, la nouvelle direction semble recourir aux menaces. Le nouvel Administrateur Général de la Brarudi aurait signifié aux syndicalistes que ceux qui tenteront de s’opposer au plan de restructuration en cours, en subiront les conséquences. « Depuis des négociations au niveau de l’inspection générale du travail, nos représentants nous ont dit que dans une réunion qu’ils ont fait avec l’Administrateur directeur général, ce dernier leur a fait savoir que celui qui haussera le ton, même son sang pourrait être versé. Depuis ce jour, nos représentants sont dans une peur panique. Il a également dit qu’il sait que, de tout le bureau syndical, deux personnes s’opposent à lui. Ces deux personnes sont maintenant en cachette dans par peur car leur sécurité. »
Les travailleurs de la Brarudi font savoir que, si la situation ne s’améliore pas, ils envisagent d’entamer un mouvement de grève.
Nous avons tenté de joindre sans succès les responsables du syndicat du personnel de la Brarudi. Contacté par la rédaction, le chargé de la communication à la Brarudi, Monsieur Rémy Manirambona, mais ce dernier s’est gardé de tout commentaire.
