Les affrontements entre l’armée burundaise accompagnée par les Imbonerakure et les rebelles du mouvement Red-Tabara viennent de durer plus de deux semaines dans les moyens plateaux, plus précisément dans les groupements de Remera et de Kigoma dans le territoire d’Uvira, au Sud-Est de la République Démocratique du Congo.
Selon les sources sur place, des combats ont eu lieu dans les localités de Kabele et Mashuba. Le bilan de ces affrontements donné par la population est de 64 morts dont 18 civils et 46 belligérants. Des chiffres provisoires donnés sur base des corps sans vie retrouvés.
Cet habitant du territoire d’Uvira affirme qu’une délégation des Nations-unies s’est rendue sur place pour faire le bilan. Des corps des militaires burundais ont été acheminés vers le Burundi, ajoute-t-il. « C’est un bilan vraiment négatif. Nous, en tant que population de cette localité, on peut dire que ce bilan est provisoire. On a pu compter plus de 18 morts du côté des civils. Le bilan est également lourd côté belligérants. Au moins 46 victimes. Nous avons vu nous-mêmes comment ils ont traversé la rivière Ruzizi avec des cadavres. Je ne sais pas s’ils les ramènent chez eux au Burundi. »
Parmi les 46 belligérants qui ont perdu leurs vies dans ces affrontements se trouvent 31 militaires burundais et Imbonerakure et 15 rebelles du mouvement Red-Tabara, explique notre source. Ces affrontements ont causé des déplacements massifs des populations congolaises, plusieurs dégâts matériels et la paralysie des activités. « Il y a des déplacements massifs de la population estimée à plus de 5.641 personnes. Les unes se sont réfugiées à Sange, les autres sont allées au niveau de Mashu parce que ce sont des villages situés à côté de Kiryama et Kabele, là où ces affrontements sont souvent signalés. Il y a aussi une école dont 6 classes ont été brûlées. Il y a aussi plus de 18 maisons qui ont été brulées dans ces affrontements. Toutes les activités scolaires, champêtres et économiques ont été totalement paralysées. »
La population des localités où ont eu lieu ces affrontements indique qu’elle continue à trouver des corps sans vie dans les forêts et que l’armée burundaise était appuyée par des rebelles Maï-Maï qui ont pillé les biens de la population. « Les gens qui continuent à trouver des cadavres des éléments réguliers du Burundi qui sont décédés dans leurs champs. Leurs collègues n’ont pas eu la chance de récupérer leurs corps qui sont éparpillés dans les forêts et dans les champs des paisibles citoyens. On signale aussi des vaches, des chèvres, des moutons et des volailles aussi qui ont été brûlés dans des maisons. L’armée régulière du Burundi s’est coalisée avec un groupe des Maï-Maï qui opère dans la région, ce qui fait qu’ils pillent tout sur leur passage, surtout le bétail. »
Les habitants des groupements de Remera et Kigoma où se déroulent ces combats regrettent le silence observé par leurs autorités sur ces combats qui ont déjà emporté la vie de 18 civils