Dans toutes les communes des provinces Ruyigi et Muyinga, les Imbonerakure du parti au pouvoir ont reçu l’ordre de contrôler tous les mouvements de ces rapatriés et d’encercler leurs habitations pendant la nuit parce qu’ils seraient de mèche avec les groupes armés.
« Dans une réunion que le parti Cndd-Fdd a organisé à l’intention des Imbonerakure, il a été recommandé à ces derniers de contrôler tous les mouvements des rapatriés de la province Muyinga et d’autres localités du pays, et surtout d’écouter attentivement pendant la nuit leurs échanges au téléphone avec ceux qui sont restés en Tanzanie. En commune Giteranyi, certains rapatriés ont été emprisonnés, accusés d’être des espions des mouvements armés. » Témoigne notre source
Au cours de cette opération de patrouilles nocturnes, les Imbonerakure sont en tenue policière et sont munis d’armes blanches et de fusils automatiques. L’un des habitants de la localité de Giteranyi nous révèle les heures de pointe de cette opération. « Ces patrouilles de nuit commence vers 23 heures pour se terminer à l’aube. Ils ont des armes blanches, notamment les flèches et arcs, ainsi que de fusils comme les kalachnikovs. Ils portent également des tenues policières comme des vestes, des pantalons et des bottines. »
Notre source à Giteranyi indique que certains responsables de ces Imbonerakure possèdent des radios de communication communément appelées Motorola. Il révèle certains noms des responsables Imbonerakure qui ont bénéficié de ces radios. « La première des personnes qui ont reçu ces radios s’appelle Jerdi Nkeka, originaire de la zone Rugari en commune Muyinga. Le second s’appelle Zayas originaire de la zone Butarugera en commune Butihinda ainsi que d’autres responsables des Imbonerakure des autres communes. Ces radios Motorola seront utilisées pour communiquer entre eux afin de traquer tous les opposants au régime de Bujumbura afin de pouvoir les éliminer sans difficulté. »
Une centaine de ces rapatriés de la Tanzanie serait retournée dans ce pays d’asile en moins de deux mois après leur rapatriement, par crainte de représailles.