Des sources policières affirment que certains policiers reçoivent jusqu’à 40.000 francs, d’autres 100.000 francs tandis que certains agents perçoivent le double voire le triple de leurs salaires. Parmi ces agents, « il y’en a qui ont déjà bénéficié de cette somme plus d’une ou trois fois » poursuivent nos sources. Nos interlocuteurs précisent que « ces montants ne sont ni le salaire ni un quelconque remboursement d’une dette », pour dire que ces montants s’ajoutent au salaire habituel de l’agent de police.
Même si des agents de la police bénéficient de ces « bonus » inexpliqués, il y’a d’autres policiers qui n’en bénéficient pas.
Depuis que l’information circule entre policiers de bouche à oreille, des divisions internes ont vu le jour entre ces mêmes policiers. Certains agents trouvent que ceux qui ont le même grade et qui ne reçoivent pas le même salaire ou encore qu’il y’ait des subalternes qui reçoivent plus que leurs supérieurs est incompréhensible au sein de la police nationale.
« Aucune autorité policière n’a encore rien dit concernant cette somme d’argent inexpliquée » affirme notre source et d’ajouter que « certains hauts officiers des anciens mouvements armés qui sont actuellement au sein du ministère de la sécurité publique nous disent que cette somme équivaut à une prime ou un encouragement pour ceux qui se trouvent sur le champ de bataille depuis bientôt 7 mois contre les insurgés ». Ces mêmes officiers ex-PMPA demanderaient par ailleurs aux bénéficiaires de ces primes « de se donner corps et âme dans leur travail ».
Selon toujours nos sources, cette division interne est d’autant plus prévisible que tout le corps de la police n’est pas pris au même pied d’égalité. Nos sources précisent aussi qu’ « un conflit ouvert peut se déclencher entre leur corps et le corps de l’armée étant donné que ce phénomène n’a pas encore atteint le corps de l’armée alors qu’ils font presque le même travail dans la municipalité de Bujumbura ».
Les policiers demandent que cette « prime » soit régie par une loi pour que les inégalités dans l’octroi de ce cette somme soient bannies à jamais.
A propos de cette somme non justifiée, le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye n’a pas confirmé ou nié l’information mais nous a plutôt dit qu’ « il a été interdit de donner des informations à la RPA ».