Au lendemain de ces tirs et explosions de grenades, le corps d’un homme du nom de Jean Goyigoyi a été retrouvé sur la 3ème avenue de Musaga. Ce sexagénaire est un veilleur de nuit. Des témoins affirment que cet homme a été tué par des policiers qui se rendaient à la 2ème avenue pour tenter de venir en aide à leurs collègues qui venaient d’être victimes d’une attaque.
Cette peur au sein des habitants de Musaga, selon toujours nos sources, était liée au sort subi par une dizaine d’habitants du quartier 3 de la zone Ngagara cette semaine tous tués par des policiers de l’API, la police de protection des Institutions. Aussi, les habitants de Musaga rapportent une réunion de hauts cadres de la police qui s’était tenue samedi matin aux bureaux de l’OTRACO. Cette réunion était consécutive à l’attaque la veille d’une position de la police au même endroit qui a fait officiellement un mort du côté de la police même si les habitants estiment que le bilan pourrait être plus lourd.
Ce dimanche matin, après la découverte du corps de Goyigoyi, plusieurs jeunes ont été arrêtés par la police notamment au quartier Gikoto ; mais les familles ne savent pas où ils ont été emmenés et lancent un cri d’alerte pour que leurs enfants ne soient pas exécutés.
3 corps ligotés retrouvés au quartier 3 de Ngagara
Dans l’après-midi de ce dimanche, des tirs et explosions de grenades ont à nouveau retenti au quartier 3 de la zone Ngagara. Juste après cette attaque, 3 corps ligotés au dos ont été retrouvés au terrain de football du quartier. Selon le porte-parole de la police Pierre Nkurikiye, l’un des corps a été identifié comme étant un brigadier de la police de protection des Institutions API.
Cette découverte macabre a suscité la peur et rappelle les événements du 13 octobre 2015 au quartier 3. Ce jour-là, deux policiers ont péri dans des circonstances similaires au même terrain. Mais juste après, des policiers portant l’uniforme de l’API ont mené une opération de représailles, tuant une dizaine de civils dont la famille entière de notre confrère Christophe Nkezabahizi cameraman à la télévision nationale.