Selon les étudiants renvoyés, l’exclusion des 7 représentants pour une année académique entière est une mesure de représailles suite à la grève en cours. De plus, le Recteur n’en a pas les compétences, estiment les étudiants.
« Nous avons fait notre devoir de représentant d’étudiants en présentant les doléances de nos camarades, ce n’était pas nos souhaits qu’on a présenté. Ce sont les demandes des étudiants que nous représentons parce qu’ils voyaient que leurs droits étaient bafoués. Et le recteur ne peut nous renvoyer. Seul le président de la République peut le faire », dit un des étudiants renvoyés qui a requis l’anonymat.
D’après cet étudiant, le rectorat veut politiser la crise née suite au décret présidentiel sur l’octroi du prêt-bourse et des stages.
Pour un expert en éducation, l’exclusion des étudiants ne sera pas sans conséquences. « La première conséquence est la méfiance entre le rectorat et les étudiants. La seconde est que le pouvoir veut politiser la crise alors que la cause n’est pas politique, les étudiants risquent de se retrouver sans délégués qu’ils auront élu eux-mêmes de peur des représailles suite à la politisation de la question », analyse Libérat Ntibashirakandi.
La seule issue à cette crise est le dialogue selon cet expert en éducation : « un dialogue franc et sincère peut résoudre la crise, mais il ne peut être possible que lorsque les étudiants ont confiance en l’autre partie. Or, toutes les décisions prises aujourd’hui sont prises de force et témoignent la terreur que veut transmettre les décideurs par des menaces. Il faut d’abord restaurer la confiance et ainsi arriver à un compromis », explique-t-il.
Pacifique Ndayishimiye, Evrard Gashirahamwe, Epimède Kwizera, Patience Mbonabuca, Aloys Bikorimana, Emery Ncutinamagara, Jean-Bosco Bakanibona et Désiré Havyarimana sont les étudiants qui ont été exclus de l’Université du Burundi. Deux autres étudiants de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) ont aussi été exclus pour une année.