Ruyigi : Les commerçants dénoncent des surtaxes qui menacent leurs activités
novembre 30, 2016
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Les petits commerçants de la commune Kinyinya en province de Ruyigi grognent suite à la sur-taxation de leurs marchandises. Certains vont même jusqu'à annoncer que si rien ne change, ils seront contraints de renoncer à leurs activités, voire à quitter le pays.
Dimanche dernier au chef-lieu de la commune Kinyinya en province Ruyigi, un incident est survenu entre le boucher et le percepteur des impôts. Ce malentendu a été causé par une quittance de deux mille francs imposée par le percepteur, mais que le boucher a refusé de payer arguant qu'il avait déjà payé une somme de trois mille francs au marché de Muhwazi de la commune de Nyabitsinda à Ruyigi où il venait d'acheter une chèvre à abattre.
Le percepteur d'impôt a essayé de convaincre le boucher en lui expliquant que les trois mille francs payés précédemment rentrent dans les caisses communales de Nyabitsinda, et qu'il fallait payer cette fois-ci deux mille francs pour la commune Kinyinya où il exerce son petit commerce de vente de viande de chèvres.
Sous menace d'être dénoncé aux autorités administratives, le boucher a été contraint de payer cette somme exigée, tout en déclarant qu'il va renoncer à ce commerce car « impossible de continuer à travailler à perte », a-t-il souligné.
Les problèmes de sur-taxation dans les différents marchés de Ruyigi sont devenus monnaie courante. Les mêmes grognes se font entendre chez les marchands de vivres qui soulignent qu'il leur arrive de payer même trois fois les taxes communales pour un même produit.
« Le phénomène de sur-taxation est devenu un casse-tête dans notre commune de Kinyinya. Les percepteurs de taxes ont été multipliés et exercent leurs taches de façon illégale. On n'arrive même pas à comprendre de quoi il s'agit. Lorsque nous achetons quelque chose, nous arrivons à la maison après avoir payé au moins trois fois le même produit, c'est comme si les percepteurs sont en compétition. Il paraît qu'ils sont rémunérés en fonction des quittances enregistrées ou bien ils veulent nous forcer à prendre le chemin de l'exil », s'emporte un commerçant.
Le même commerçant dit que si rien n'est fait dans l'immédiat pour pallier à ce problème, il risque de fuir le pays car incapable de payer ces taxes. Sa peur est d'être traité d'ennemi du pouvoir s'il ne parvient plus à payer toutes ces taxes.
« Ils nous exigent de payer des cotisations pour le développement communal. Comment serons-nous capables de les payer alors quils ne nous permettent pas de travailler comme il faut ? Nous serons obligés d'abandonner nos activités car nous ne pouvons pas continuer à travailler à perte. Nous serons aussi obligés de fuir le pays, car si nous ne payons pas les contributions, nous sommes traités comme des ennemis du pouvoir », conclut ce commerçant.
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