Les habitants de la zone Musaga indiquent que la plupart des Imbonerakure qui sèment la terreur dans cette zone sont du quartier Gikoto de la même zone. Ils leur mettent en garde que s’ils ne votent pas « OUI » aux prochaines élections référendaires, ils seront traités comme des ennemis de la nation. Les actes de harcèlement et de mauvais traitement que subit cette population de la part des militaires qui patrouillent dans cette zone aggravent ce climat de panique.
« A cela s’ajoute l’interdiction de sortir de la maison au-delà de 22 heures. Celui qui a la malchance de rentrer ou de sortir au-delà de 22 heures, il reçoit des coups de fouet. Aujourd’hui, on ne peut pas se hasarder à trainer au bistrot pour éviter de subir de mauvais traitements de la part des militaires qui patrouillent dans ce quartier. C’est vraiment décevant d’avoir peur de ceux qui devraient assurer notre protection. »
La population de la zone Musaga se demande pourquoi elle est toujours victime d’un couvre-feu non déclaré. « Ça dépasse notre entendement. On dit que tout va bien au pays. Mais, nous sommes victimes d’un couvre-feu non déclaré. Que ce soit des jeunes gens ou des personnes âgées, personne n’est épargnée par ces mauvais traitement.»
Cette population indique qu’elle est également victime des cas de vols commis par certains agents des corps de défense et de sécurité lors des opérations de fouilles perquisitions. Elle estime que derrière ces différents cas de violation de leurs droits se cache quelque chose d’étrange. « Au cours des opérations de fouilles perquisitions, ils fouillent même dans les poches de nos vêtements. Quand ils y trouvent de l’argent, ils partent avec cet argent et on ne peut rien réclamer par crainte d’être arrêté, accusé de divulgation mensongère ou de porter atteinte à l’image de la Police Nationale du Burundi. Nous sommes vraiment préoccupés par ce qu’on entend et tout ce qui se passe ici », s’inquiète un habitant de la zone.
La population de la zone Musaga demande au gouvernement du Burundi d’assurer sa protection et d’arrêter ces actes de violation des droits humains dont elle est victime. Elle demande également aux organisations de défense des droits de l’homme de suivre de près ce qui se passe dans cette zone.