« La commission nationale indépendante des droits de l’homme a été rétrogradée au statut B. Normalement, des décisions pareilles sont prises au moment où de telles commissions ne sont plus indépendantes et ont failli à leurs missions », explication de Maître Lambert Nigarura.
Depuis 2016, les organisations de la société civile avaient saisi le comité d’accréditation pour analyser, si réellement la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme travaille conformément aux textes régissant de telles commissions.
Ainsi, le sous-comité d’accréditation avait notifié à la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, qu’elle avait une période d’une année pour se défendre, donner des éclaircissements mais aussi pour faire preuve d’indépendance et d’impartialité : « Le délai a expiré et lors de la session du sous-comité d’accréditation, le constat fait est que la CNIDH n’était pas indépendante », ajoute Maître Lambert Nigarura, activiste de la société civile.
La CNIDH était devenue l’instrument du pouvoir depuis 2014 : « Depuis que les commissaires de la CNDIH aient été remplacés, le pouvoir de Bujumbura a mis à la tête de cette commission des gens qui lui sont proches, qui avaient pour mission de défendre les auteurs du crime. A titre d’exemple, le président de la CNIDH ne voulait pas que la Cour Pénale Internationale enquête sur les crimes en cours au Burundi », déplore Maitre Lambert Nigarura
La non-participation de la CNIDH aux sessions des commissions des droits de l’homme, faire des déclarations ni participer aux prises de décision au sein des réseaux des institutions indépendantes des droits de l’homme tant au niveau national qu’international sont parmi les conséquences de cette décision. Ainsi, la CNIDH perd la confiance des partenaires et des bailleurs de fonds.