Pierre Claver Mbonimpa, Président de l'Aprodh, a été désigné lauréat pour l'année 2016 du prix Alison Des Forges à côté de trois autres courageux et inlassables défenseurs des droits humains. Carina Tersakian de Human rights watch, organisation qui a décerné ce prix à quatre défenseurs des droits humains, a déclaré que Pierre Claver Mbonimpa a été primé pour son courage personnel dans son travail des défenseurs des droits humains, ce qui a valu même lui coûté la vie.

 

 

« Et ce prix est nommé en l'honneur d'Alison Des Forges qui était notre collègue qui travaillait d'ailleurs dans la région des grands lacs notamment au Burundi et au Rwanda pendant des décennies, et qui malheureusement est décédée en 2009 », ajoute Carina Tersakian.

 

Le prix que Human Rights watch décerne rend hommage à Alison Des Forges pour son propre engagement pour les droits de l'homme. Ce prix récompense aussi les autres activistes dans le monde qui risquent quotidiennement pour continuer ce combat, dont Pierre Claver Mbonimpa qui reçoit le Prix Alison Des Forges cette année. « Il a été choisi parce qu'il a fait preuve d'un courage exceptionnel dans son travail qui consiste à dénoncer les violations des droits de l'homme. C'est quelqu'un d'ailleurs qui a déjà consacré des années de sa vie à son travail, il a failli être assassiné en 2015. Nous l'avons choisi parmi ces quatre défenseurs pour reconnaître son courage extraordinaire et également pour l'encourager, lui et les autres activistes burundais, qui continuent de travailler malgré la crise qui secoue le Burundi », fait savoir Carina Tersakian de HRW.

 

Réagissant à ce prix, Pierre Claver Mbonimpa, Président de l'Aprodh, a parlé d’un « honneur » pour lui mais aussi tous les burundais. Ce défenseur des droits de l'homme, évacué d’urgence en Belgique après une tentative d’assassinat, estime que ce prix lui servira pour sensibiliser la communauté internationale à « secourir le Burundi » et l’aider à sortir de la situation d'insécurité. 

 

« Je suis très content de recevoir ce prix car je connaissais Alison Des Forges, elle était déjà venue au Burundi maintes fois. Ce prix va aider et encourager les activistes des droits humains. Ce prix vient aussi au bon moment car ça va aider à sensibiliser le public international sur la crise burundaise. Ce prix est notre fierté et même de la nation entière », a déclaré Mbonimpa. 

 

Le président de l’Aprodh lance un appel aux autorités burundaises et à toutes les personnes en général de respecter les droits de l'homme. « Ce n’est pas nous les activistes qui devrions en premier défendre les droits de l'homme, mais plutôt les dirigeants du pays. Je serai honoré si les lois burundaises qui érigent les droits de l'homme sont respectées », conclut le lauréat.

 

Pierre Claver Mbonimpa avait déjà été récompensé en 2011 par un autre prix prestigieux : le Prix Henry Dunant au titre de son engagement indéfectible en faveur des droits humains et des principes humanitaires proclamés par Henry Dunant, le fondateur de la Croix-Rouge, notamment les principes d’humanité et d’impartialité.