Moussa Faki Mahamat a exprimé son intention d’une visite officielle au Burundi dans une lettre qu’il a adressé à la Mission Permanente de la République du Burundi près de l’Union Africaine à Addis-Abeba mercredi dernier 4 mars 2020.
Cette visite dont l’objet est de discuter des questions d’intérêt mutuel et à un mois des élections de 2020 suscite des interrogations vu les récentes relations entre l’Union Africaine et le gouvernement burundais surtout en rapport avec le dialogue inter-burundais.
Depuis 2015, le gouvernement burundais ne cesse de narguer la communauté internationale en général et l’Union Africaine ainsi que les Nations-Unies en particulier en battant en brèches toutes leurs initiatives et propositions.
Les efforts de Moussa Faki Mahamat pour un dialogue inclusif au Burundi sont restés vains. Dans une lettre adressée à Yoweri Kaguta Museveni, médiateur dans le conflit burundais, et aux garants des Accords d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi le 9 mai 2018 et après avoir vivement critiqué la tenue du référendum du 17 mai, Moussa Faki Mahamat y enjoignait le président Museveni d’agir « pour faire face à la situation ». Au-delà d’une fuite en avant, son initiative est restée sans effet et le référendum a eu lieu sans que l’Union Africaine ne bronche, selon un diplomate qui s’est confié à la RPA.
Devant le conseil de sécurité des Nations-Unies, le 14 juin 2019, l’ambassadeur Smail Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité au Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la situation au Burundi a déclaré que le dialogue inter-burundais inclusif doit reprendre dans les plus brefs délais, car il constitue, sans aucun doute, le seul moyen susceptible de promouvoir et de renforcer la cohésion nationale, permettant ainsi la restauration de la paix, de la sécurité durable et de la réconciliation dans ce pays.
Dans son contre-attaque, le gouvernement burundais a appliqué sa politique selon laquelle les chiens aboient et la caravane passe et a organisé un dialogue interne, décrié et loin de l’esprit inclusif des Nations- Unies.
Selon des observateurs bien informés, la visite de Moussa Faki Mahamat à un mois des élections n’augure rien de positif en matière de la résolution pacifique de la crise burundaise.
Seulement, elle peut s’inscrire dans la recherche des intérêts du gouvernement burundais et de l’Union Africaine par rapport à la perfusion des deux institutions par l’Union Européenne à travers sa contribution à la mission de maintien de la paix en Somalie, a conclu un diplomate proche de l’Union Africaine
