Dans un communiqué sorti le 07 Janvier 2019, l’association Handicap International a annoncé qu’elle a été contrainte de mettre fin à ses activités au Burundi car incapable de mettre en application la décision du gouvernement burundais qui exige aux organisations non gouvernementales internationales de recruter le personnel en considérant les quotas ethniques.
Depuis le 1er Octobre 2018, le gouvernement du Burundi avait suspendu les activités de ces ONG internationales. Pour que ces dernières puissent reprendre leurs actions, elles devraient mettre en place des quotas ethniques au sein du personnel. Dans son communiqué, l’association Handicap International indique que même s’elle a tenté de répondre aux demandes du gouvernement dans le respect des principes humanitaires et de ses valeurs et engagée des discussions avec lui dans ce sens, il n’y a pas eu d’entente.
Le ministère de l’intérieur a plutôt fait savoir à Handicap International le 24 Décembre 2018 que les conditions posées par le gouvernement étaient « non négociables » et qu’à défaut de les satisfaire endéans le 31 Décembre 2018, Handicap International ne serait pas autorisée à reprendre ses activités au Burundi.
Au moment où Handicap International reste attachée aux principes humanitaires de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, cette ONG considère que l’obligation d’établir la composition ethnique de son personnel et de communiquer ces informations aux autorités constitue une ligne rouge qu’elle n’entend pas franchir. Handicap International explique cela en se basant sur la constitution du Burundi qui prévoit uniquement les quotas ethniques dans les secteurs de l’Etat et non pas dans les sociétés civiles. Disant qu’elle ignore encore la portée de cette mesure du gouvernement burundais, Handicap International a refusé de se rendre complice de toute forme de discrimination ethnique.
L’association Handicap International affirme qu’elle ferme à grand regret son programme au Burundi après vingt-six ans de présence et d’intervention dans les domaines de la santé, de la réadaptation, l’éducation, la protection, l’insertion socio-économique et l’appui aux associations. L’association déplore le fait que les capacités d’action des ONG’s se réduisent de plus en plus, dans ce pays qui se compte parmi les plus pauvres du monde, au détriment des populations burundaises les plus vulnérables.