Dans ce communiqué daté de ce 2 décembre 2018, Pierre Buyoya dit avoir été stupéfié en découvrant les accusations graves dirigées contre sa personne avec une intention manifeste de lui porter préjudice.
En effet, ce dignitaire burundais a tenu à rappeler que le dossier de l’assassinat du président Ndadaye a fait l’objet de traitements multiples et variés, que ce soit sur le plan judiciaire, politique ou international.
D’abord sur le plan judiciaire, le président Pierre Buyoya fait savoir que ce dossier a été instruit conformément à la loi nationale, ce qui s’est d’ailleurs soldé par un jugement. Sur le plan politique et international, souligne Pierre Buyoya, cet évènement a été débattu au cours des négociations d’Arusha et a fait l’objet d’une enquête internationale la plus autorisée de l’organisation des Nations-Unies. D’où cet ancien chef d’Etat burundais s’interroge sur les motivations de la réouverture de ce dossier par Bujumbura, et ces 13 ans après son installation au pouvoir. Pour Pierre Buyoya, il s’agit d’une simple manipulation politique et d’une nouvelle manœuvre de diversion visant à faire oublier les questions douloureuses non résolues depuis que les autorités nationales ont choisi de tourner le dos à l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi. D’où il fait un clin d’œil à la justice burundaise de prendre garde à ne pas être instrumentalisée pour des fins purement électoralistes, au risque de ramener le pays dans les conflits et les haines ethniques.
Et Pierre Buyoya de conclure ce communiqué en appelant tout un chacun à reprendre ses esprits et à concentrer ses efforts à la recherche d’une issue à la crise politique actuelle, à travers le dialogue inclusif comme suggéré par les institutions régionales et internationales, et non dans un esprit de division, d’instrumentalisation de la justice et de manipulation de la mémoire à des fins qui ne répondent, ni à la cause d’une paix durable, ni à celle d’une véritable lutte contre l’impunité.