Quand les morts deviennent des fardeaux à Gatumba
Les habitants de la zone Gatumba n’ont plus où enterrer les leurs trépassés, les cimetières ayant été inondés. Ces habitants indiquent qu’ils sont alors obligés de parcourir de longues distances pour atteindre le cimetière situé en zone Rukaramu.
Gatumba est l’une des 4 zones qui composent la commune Mutimbuzi en province Bujumbura, victime des inondations observées depuis avril 2020. Certains habitants de cette zone vivent la peur au ventre craignant de finir dans le lac Tanganyika ou dans la rivière Rusizi.
De plus, ces habitants indiquent qu’ils n’ont plus où enterrer les leurs car les deux cimetières qui étaient à leur disposition ont été envahis par des eaux. Ils doivent parcourir plus de 20 km pour atteindre le cimetière de la zone Rukaramu non encore inondé.
« Le premier des deux cimetières situés en zone Gatumba se trouve à la 3ème transversale qui mène sur la colline Vugizo-Warubondo et le deuxième dans la localité de Kagazi près de la Rusizi. Ces deux endroits sont pour le moment inondés. Lorsqu’une personne meurt, l’enterrer n’est pas chose facile. La famille du disparu doit faire 12 km en quittant Gatumba vers Chanic. De Chanic vers l’aéroport, on effectue une distance de 9 km en plus de 3 km parcourus pour arriver au quartier Kirwati 2 où se trouve le cimetière de la zone Rukaramu », déplore un habitant de cette localité.
Cette population indique également que beaucoup de gens utilisent encore des civières pour transporter les personnes décédées. Ils demandent d’être délocalisés.
« La majorité des habitants de Gatumba utilisent encore des civières. C’est vraiment un sérieux problème. Nous demandons au gouvernement de voir comment délocaliser les habitants des collines touchées par ces inondations car nous vivons une situation difficile. » a précisé un autre citoyen.
A ce propos, Siméon Butoyi, administrateur de la commune Mutimbuzi, indique que les travaux d’aménagement de l’espace se trouvant en zone Maramvya sont déjà en cours. Cette autorité ajoute que ce terrain accueillera 500 familles sur plus de 2000 victimes de ces inondations.