Kirundo : des habitants dénoncent l’imposition de rondes nocturnes et des amendes jugées injustes

Par : Hervé Niyuhire

Dans la commune Kirundo, en province de Butanyerera, une mesure obligeant la population à participer aux rondes nocturnes suscite de nombreuses plaintes. Les habitants dénoncent des amendes jugées injustes et une organisation qui perturbe leurs activités quotidiennes, alors même que les forces de sécurité sont déjà présentes dans cette zone frontalière.

Toute absence à ces rondes nocturnes est sanctionnée par une amende comprise entre 5 000 et 20 000 francs burundais, selon nos sources. Cette situation s’est accentuée après la prise de la ville d’Uvira, en République démocratique du Congo, par les combattants du M23, une situation qui sert de justification au renforcement de la vigilance dans cette zone frontalière.

Ces rondes se déroulent principalement sur les collines proches de la rivière Kanyaru, notamment dans la zone Bugabira, sur la colline Rugero ainsi que dans la zone Magendo de la commune Kirundo. Les hommes et les jeunes sont les plus sollicités pour appuyer la police et les Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti CNDD-FDD, dans ces patrouilles nocturnes. Les habitants doivent se munir de bâtons, de machettes ou de lances, tandis que les policiers utilisent leur équipement professionnel habituel.

Les amendes infligées en cas d’absence varient selon les localités : 5 000 FBu sur la colline Rugero, entre 10 000 et 20 000 FBu dans la zone Bugabira, et 5 000 FBu dans les zones Magendo et Ntega.

Pour les habitants, cette mesure est perçue comme injuste. Ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent assurer la veille toute la nuit alors que des policiers et des militaires sont déjà déployés en nombre dans ces zones proches de la frontière avec le Rwanda. Ils soulignent également que ces rondes nocturnes les empêchent de travailler normalement le lendemain, ce qui affecte leurs moyens de subsistance.