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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Distribution controversée des fertilisants organo-minéraux dans plusieurs coins du pays

Distribution controversée des fertilisants organo-minéraux dans plusieurs coins du pays

De nombreux agriculteurs sont en colère parce qu’ils ne sont pas encore servis alors que la saison culturale B a déjà démarré. Dans la province Cibitoke, certains administratifs sont accusés de vendre les fertilisants organo-minéraux en défaveur des agriculteurs. A Gitega et Mabanda, communes des provinces Gitega et Makamba, ce sont les bureaux postaux qui sont accusés de prendre l’argent sans rien donner au retour dans les meilleurs délais. 

Vendredi, des centaines d’agriculteurs de la ville de Gitega faisaient la queue au bureau postal du chef-lieu de la province pour verser de l’argent en guise de paiement pour les fertilisants-FOMI. Pour le 3ème jour, nombreux ne voyaient personne pour recevoir leur argent. Il y avait du désordre devant le bureau postal de Gitega selon les témoins. « Après avoir constaté que le désordre devenait insupportable, on a demandé aux agriculteurs d’aligner leurs cartes d’identités. On a promis de leur donner les bordereaux de paiement de la seconde tranche dans l’après-midi. »

La plupart de ces agriculteurs se sont présentés au bureau postal de Gitega depuis mercredi selon leurs dires. Ils indiquent qu’ils sont déjà en retard puisque la saison culturale B a déjà commencé. « La saison culturale B commence avec la fin du mois de janvier. Le semis se termine au plus tard le 5 février. Mais voilà qu’on est déjà le 10. Mais, là aussi on n’est pas trop sûr d’être servi ». Se lamentait un agriculteur. Ces habitants de Gitega demandent que le nombre de guichets de paiement soit augmenté ou bien qu’on accorde aussi l’autorisation à la COOPEC pour effectuer ce genre d’opérations. « Cela nous permettrait de gagner du temps et de vaquer ensuite à d’autres occupations. » Déclare un agriculteur.

 La situation est similaire dans la commune Mabanda de la province Makamba. Ce lundi, certains habitants de Mabanda faisaient encore la queue devant le bureau postal. « Nous nous présentons depuis plusieurs jours et ils nous disent à la fin de la journée qu’ils n’ont pas de connections et nous rentrons bredouilles. C’est vraiment honteux. En plus de la carence d’engrais, il y a un problème de mode de paiement. » Témoigne un agriculteur de Mabanda qui explique qu’il y a déjà un retard pour le semis du haricot.   

A Cibitoke, les administrateurs s’improvisent en commerçants

Les autorités administratives de la province Cibitoke sont accusées par les agriculteurs de se lancer dans le commerce des fertilisants organo-minéraux de l’usine FOMI. Le premier ministre a demandé aux responsables d’en finir avec cette pratique pour ne pas s’exposer aux lourdes sanctions. Il a même menacé de renvoyer tous les administratifs, administrateurs communaux, chefs de zone ou chefs de colline partout où les fertilisants FOMI seraient saisis. Dans ses déclarations de mardi dernier, le premier ministre a donné un délai d’une semaine lors de sa visite dans cette province mardi dernier. « La campagne doit se terminer avec le week-end. A partir de lundi, là où l’on retrouvera du fertilisant, l’administrateur communal, le chef de zone et même le chef de colline, seront tous limogés. On ne peut pas continuer à laisser faire. Ces gens se prennent pour des investisseurs mais ce n’est pas le cas. Un investisseur qui vend du fertilisant mis à la disposition de la population par le gouvernement, c’est quel genre d’investisseur ? »

Les agriculteurs n’y croient pas trop. Ils disent que de telles menaces ont toujours été proférées pour ne durer que le temps de la rosée.

Le prix du sac du fertilisant-FOMI varie entre 70 et 80 mille francs burundais au marché noir dans le secteur Kansega de la commune Buganda en province Cibitoke. « Non seulement, les fertilisants devraient être distribués aux agriculteurs par les services habilités mais aussi le prix par sac est de 29 mille francs burundais. » Mardi dernier, cet agriculteur du secteur Kansega se lamentait devant le premier ministre. « Au secteur KANSEGA, les chefs des collines sont parmi ceux qui vendent les fertilisant-FOMI dans des boutiques. Monsieur le premier ministre, je voudrais vous révéler que quand l’on approvisionne ma province en fertilisants, il y en a qui se taillent la part du lion. Ils prennent des centaines de sacs de FOMI et les agriculteurs qui ont payé ne gardent que de jeton. Dans les boutiques ils vendent alors le sac à 70 mille ou à 80 mille francs. »

Le premier ministre Gervais Ndirakobuca a aussitôt ordonné au commissaire provincial de police de se rendre au secteur Kansega pour mener une fouille. « Je ne veux plus entendre parler de la commercialisation du fertilisant dans un quelconque marché ou dans une quelconque boutique en province Cibitoke . Saisissez toute la quantité qui est en train d’être vendue et partager tout à  la population. Il faut que la campagne commence dès aujourd’hui. Qui sont-ils pour vendre du fertilisant ?’’

Les administratifs qui ne s’exécutent pas risquent de perdre leurs places respectives selon le premier ministre.

La rédaction de la RPA n’a pas pu joindre les responsables de l’usine FOMI pour donner des éclaircissements sur le dossier.

Persistance de la carence des fertilisants FOMI dans le pays

Les habitants de différentes localités du pays continuent de signaler l’insuffisance de fertilisants FOMI qui se remarque chez eux. Ceux du sud du Burundi  demandent au gouvernement de trouver une solution durable pour éviter que les dégâts ne s’accumulent davantage.

 Certains habitants du sud du Burundi, plus précisément, dans les provinces de Makamba et Rumonge révèlent que l’engrais FOMI reste toujours rare dans ces localités. Le peu de quantité disponible, indiquent-ils, est souvent distribué par favoritisme.

Aussi, cet habitant de la province de Makamba accuse certains policiers de profiter de la distribution de ce produit rare pour soutirer de l’argent à quelques-uns : « Avant-hier, la police a brutalisé des gens que certains ont peur de venir chercher leur sac. Aucune autorité administrative ne vient faire le suivi de la distribution de la quantité disponible. La supervision est faite par des policiers et ces derniers profitent pour demander des pots-de-vin à certains afin de leur donner des sacs discrètement ».

En province de Bururi, également, certains habitants disent qu’ils n’ont pas encore reçu leurs fertilisants commandés. « L’engrais distribué au niveau de toute la province était insuffisant. On s’inquiète car, on n’a pas de promesses pour l’obtention d’autres fertilisants ».  

Apres deux semaines de la dernière distribution, ces habitants s’interrogent pourquoi le gouvernement n’encourage pas l’importation de l’engrais, par exemple de la Tanzanie voisine, pour que les cultivateurs ne soient plus perturbés par le manque de fertilisants. Ils demandent ainsi au gouvernement de prendre des mesures nécessaires afin de trouver  une solution dans les brefs délais.

A titre de rappel, ces problèmes liés au manque de fertilisant ont été également signalés par la population dans d’autres provinces à savoir Karuzi et Gitega.

Des insectes ravageurs dévastent les champs aux abords du lac Tanganyika

Des insectes ravageurs dévastent les champs aux abords du lac Tanganyika

Les insectes ravageurs des champs sont principalement signalés dans les communes Kabezi, Muhuta et Bugarama. Selon la population des provinces Rumonge et Bujumbura, ces insectes détruisent les cultures de maïs, de haricot et de manioc. Les habitants de ces communes craignent la famine.

La population de la province Rumonge  cite entre autres les escargots et d’autres insectes qui s’attaquent principalement à la culture de maïs sur 7 des collines de la zone Gitaza. Gasange, Gabaniro et Gatwenzi sont les collines les plus touchées selon les habitants de Gitaza.

« Des escargots ont envahi toutes ces collines. Ils détruisent   méchamment les champs de  haricots. Ils s’attaquent  aux feuilles et ne laissent que des tiges. Mais il y a également des insectes qui s’attaquent aux cultures de maïs. »

Les escargots se signalés aussi dans la commune Kabezi de la province Bujumbura. La présence de ces escargots est forte sur la sous-colline Nyabage de la colline Ramba. Ils sont également présents sur la sous-colline Mugongo et Ruhana de la colline Kabezi ainsi que sur la colline Migera  particulièrement sur les sous-collines Buhinda, Karonge et Kigobe. Ces escargots détruisent les champs de haricots, du maïs et du manioc rapporte un habitant de la colline Migera. « Ces escargots  ont ravagé les champs de haricots et de maïs. Ils attaquent d’abord les tiges et ensuite les racines. Pour le manioc, ils écorcent la tige qui sèche par la suite. » La population a également vu ces escargots ravageurs dans la commune Bugarama de la même province.

Doutes sur l’efficacité des pesticides à Gitaza

Le jeudi dernier, les envoyés du ministre ayant l’agriculture dans ses attributions ont effectué  une descente à Gitaza et ont distribué le métaldéhyde à la population. Mais les agriculteurs de Gitaza doutent de l’efficacité de ce pesticide. « Ils nous ont laissé 40 kilogrammes de produits chimiques. Ils nous ont également demandé aussi de verser dans les champs du savon Omo et du sel. Mais au sujet du sel, les agriculteurs ne semblent pas convaincus puisqu’il se pourrait que le sel soit un ennemi de la terre cultivable. » Rapporte un habitant de Gitaza qui, selon lui, il n’y a aucun effet jusqu’à présent. « Ils attendent pour voir s’il y aura des changements .Mais visiblement il n’y en aura pas. Il continue de pleuvoir et  apparemment ces produits sont neutralisés par la pluie. » Un autre habitant de Gitaza indique que l’année  passée, ces escargots ont attaqué la colline Gabaniro et qu’on croyait qu’ils ne réapparaîtraient plus.

La cendre comme « solution » à Kabezi

Les agriculteurs de la commune Kabezi de la province Bujumbura indiquent qu’ils ont alerté mais que l’administration n’a pas pu les aider. Pour essayer de combattre ces escargots, la population a décidé d’utiliser la cendre. « Les agriculteurs  sont allés  voir les  administratifs pour leur faire part de la situation mais  l’agronome communal leur a dit qu’il n’y avait pas d’insecticide. Alors la population utilise les méthodes traditionnelles. Ils essaient de combattre ces escargots en se servant de la cendre. »

Les habitants des communes Kabezi, Muhuta et Bugarama demandent aux autorités habilitées de trouver une solution rapide à cette attaque de leurs champs par les insectes afin d’éviter la famine.

Retard de la distribution de l’engrais chimique FOMI dans les communes de la province Gitega.

La majorité des agriculteurs de la province Gitega n’a jusqu’à présent pas encore procéder  au semi à cause de l’engrais  organique FOMI qui tarde à venir. Ces agriculteurs craignent la famine si le problème n’est pas résolu  dans les meilleurs délais.  

 

Les agriculteurs qui se plaignent de la carence d'engrais FOMI sont originaires des communes Makebuko, Bukirasazi et Itaba. Ils ont payé l’argent qui restait pour bénéficier de cet engrais le 31 janvier. Pour un sac d’engrais de 25 kilogrammes, ils ont payé 29000 francs. Après 4 semaines de  leur paiement, l’engrais tarde toujours à venir. « Il n’y a pas d'engrais. Tous les jours, nous attendons depuis le matin au hangar des engrais mais on ne trouve rien. Nous avons des semences mais le problème c’est l’engrais. Nous avons déjà payé tout l’argentl il y a 4 semaines », se plaint un agriculteur.

Ces agriculteurs craignent que ce retard puisse perturber la saison culturale et par conséquent entraîner la famine. « Nous sommes en pleine saison culturale B et on n’a pas encore semé le haricot. Nous risquons de mourir de faim. Si nous n’avons pas d'engrais FOMI, c’est un problème. Nous n’allons pas récolter. Nous avons arrêté de cultiver », craint un agriculteur.

 

Ces agriculteurs demandent aux autorités habilitées de régler ce problème le plus tôt possible.

Le manque d’engrais de l'usine FOMI est aussi signalé dans d'autres communes de la province Gitega.

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