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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Pénurie du carburant en province de Gitega.

Le carburant devient une denrée rare à Gitega. Les utilisateurs du carburant craignent une éventuelle hausse de son prix. Entretemps, les vendeurs du marché noir ont déjà revu à la hausse le prix du mazout.

Depuis  plus de deux semaines, les différentes stations en province Gitega ne sont pas bien approvisionnées en mazout. Les utilisateurs du mazout peuvent passer des jours sans être servis. Une fois disponible sur les stations- services, il s’observe de longues files de véhicules en attente d’être servis et peuvent facilement passer plus de deux heures. Les habitants de Gitega font savoir que les acheteurs pressés de partir vont s’approvisionner en  mazout au marché noir. Là, un litre est vendu à 3 000 francs burundais au moment où le prix officiel du mazout est de 2.380 francs.

Depuis vendredi dernier jusqu’aujourd’hui, il se remarque aussi la pénurie de carburant de type essence. Ainsi, plusieurs véhicules font la queue sur les stations-service où ce carburant est disponible. Là aussi, les acheteurs de ce carburant se lamentent qu’ils y passent plusieurs heures avant qu’ils ne  soient servi.

Selon toujours nos sources, un litre d’essence dont le prix officiel est de 2.430 francs se vend entre 3 et 4 mille francs burundais au marché noir. Par conséquent, les propriétaires des camions qui transportent les marchandises et les camions qui transportent les matériaux de construction tels que le sable et les graviers ont déjà revu à la hausse le prix de leurs services entre 10 et 30 mille francs selon les kilomètres à parcourir.

De leur côté, les conducteurs de bus et motos n’ont pas encore augmenté le prix de leurs services. Les habitants de Gitega craignent qu’ils risquent, eux aussi, de revoir à la hausse le prix de leurs services si la pénurie du carburant persiste.

Flambée du prix de l’huile de palme.

Depuis un certain temps, le prix de l’huile de palme ne cesse de grimper. Les habitants  de  la province Rumonge indiquent que cette hausse est consécutive à une faible production des palmiers.

Le prix de l’huile de palme a commencé à grimper depuis le mois d’Avril. Le prix du litre est passé de 2100 francs burundais à 2500Fbu francs.   Selon les informations en provenance  de la province Rumonge, les habitants  de cette province s’inquiètent de la montée vertigineuse du prix de l’huile de palme.

En une période de deux mois seulement, le prix du litre de l’huile de palme en province Rumonge est passé de 2500 francs à 3500. Un fût de 250 litres de l’huile de palme qui s’achetait à 610 000 francs burundais  en 2017 coûte aujourd’hui 750000 francs burundais.

Cet habitant indique que la faible production est à l’origine de cette hausse des prix. « La production n’est pas suffisante. Les palmiers que nous avons plantés en 2007 ne sont pas de bonne qualité. Et par manque d’engrais,  ils n’ont pas donné une bonne production contrairement à ceux qui ont été planté en 1984.  L’Etat d’alors nous donnait de l’engrais et c’est pourquoi la production était sans équivoque et les palmiers se présentaient  très bien. Mais actuellement, pas de production suffisante et les palmiers ne sont pas beaux à voir. De plus, les noix de palme sont petites et on en fabrique beaucoup de choses ».

Au regard de l’allure de la montée  du prix , les habitants de Rumonge indiquent que dans un mois le prix d’un fût de 250 litres de l’huile de palme s’achètera à 800000 francs burundais.

Ils demandent à l’Etat de les soutenir en leur donnant de l’engrais pour pouvoir  augmenter la production

Le FMI vole au secours du Burundi avec conditionnalités.

Le Fonds Monétaire Internationale vient de conclure un accord ad-référendum avec la République du Burundi pour un crédit financier de 78 millions de dollars américains pour lutter contre les impacts de la pandémie de COVID-19. Dans un communiqué de presse sorti ce mercredi, le département de la communication de la FMI indique néanmoins que ce prêt n’empêchera le Burundi de continuer à faire face au défi de financer ses dépenses essentielles.

Subventionner ses principales consommations dont les dépenses liées à la protection sociale et la lutte contre la COVID-19, tels sont les principaux défis que connaît le Burundi. Ces défis majeurs ont été relevés par Madame Astou Diouf au terme d’une mission virtuelle effectuée du 23 juin au 26 juillet 2021 pour mener des entretiens relatifs à une demande d’assistance financière du Fonds Monétaire Internationale.

Astou Diouf, cheffe de la mission du FMI pour le Burundi, a également précisé que le pays reste dans la nécessité à maintenir la viabilité de la dette et la stabilité extérieure.

La mission du FMI pour le Burundi explique que l’inflation s’est accrue en 2020 et a atteint 7,5 % contre moins 0,7 %  en 2019 sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires. Cette mission indique également que les dépenses ont été supérieures à celles prévues dans le budget en raison des charges liées à la COVID-19 et des changements organisationnels dans les ministères à la suite des élections. Le déficit a dépassé l’objectif budgétaire et a été principalement financé par endettement domestique.

De surcroit, les réserves de change restent toujours  très faibles et les exportations ont diminué en partie à cause de la fermeture de certaines frontières et l’aéroport international de Bujumbura ainsi que les mesures de confinement instaurées chez les pays partenaires commerciaux pour réduire la propagation de la COVID-19. Les services du FMI constatent aussi que le PIB réel s’est donc contracté d’environ 1 % en 2020 et  le secteur tertiaire notamment l’hôtellerie, la restauration, le commerce et le transport  a été le plus durement touché.

En guise de solution, Madame Astou Diouf estime alors que la facilité de crédit rapide demandée par le Burundi soutiendra les efforts du Gouvernement pour lutter contre les impacts de la pandémie à COVID-19.

Cependant, la mission du FMI pour le Burundi trouve qu’il est important de continuer à surveiller le rythme de restructuration des  prêts et que le gouvernement du Burundi devrait mettre en place une politique budgétaire prudente et porteuse de croissance. Cette équipe recommande également la  réduction de la pauvreté et de la viabilité de la dette, le rééquilibrage des politiques extérieures pour rétablir la viabilité extérieure, la mise à des niveaux satisfaisant de la couverture des réserves de change ainsi qu’un renforcement plus poussé de la transparence et de la gouvernance

A l’issue de ladite mission du FMI, Madame Astou Diouf a déclaré que l’accord ad référendum conclu avec le gouvernement burundais  pourrait aboutir  à un décaissement de 53,9 millions de DTS soit environ 78 millions de dollars américains visant à soutenir les politiques économiques et structurelles.

En définitive, la mission conclut que les avis exprimés dans leur déclaration ne correspondent pas pour autant à ceux du conseil d’administration du FMI  auquel sera présenté un rapport pour examen et décision en septembre 2021  et enfin soumis à l'approbation de la direction du FMI.

Le Burundi dans une situation d’extrême surendettement interne et externe.

La dette intérieure du Burundi est presque passée du simple au triple  sur une période de 5 ans. Selon les experts du domaine de l’Economie, cette  croissance rapide et continue de l’endettement publique du Burundi trouverait principalement ses origines dans la crise politico-économique qu’endure le Burundi depuis 2015.

Depuis la décision prise par feu le Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel en 2015, l’économie nationale s’est progressivement et sensiblement détériorée. Selon les informations d’un des experts dans le domaine qui s’est entretenu avec la RPA, cette situation a provoqué l’accentuation de l’endettement public, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Se basant sur le rapport annuel de la Banque de la République du Burundi de l’année 2020, l’économiste Faustin Ndikumana fait savoir que la dette intérieure de l’Etat du Burundi a quasiment triplé depuis 2015. ‘‘L’augmentation exponentielle de l’endettement s’est fait observer surtout à partir de 2015. Par exemple l’endettement intérieur tournait autour de 1000 milliards de francs burundais, mais en 2020 il était à 2700 milliards. Cela veut dire qu’il a été multiplié presque par trois en 5 ans. On voit vraiment une nette augmentation dans une courte durée. Cette situation est peut-être liée à cette crise politico-économique dans laquelle le Burundi est plongé ‘’, a-t- il expliqué l’économiste. 

Selon toujours cet expert, quoique la dette extérieure n’a pas suivi le même train que celle intérieure, elle n’a pas non plus cessé de s’accroitre.  ‘’ L’endettement extérieur tournait autour de 700 et 800 milliards en 2015. Maintenant, il est à 1000 milliards. Le niveau de la dette extérieure a beaucoup augmenté ‘’.

Différents spécialistes de la macro-économie et ceux de la Banque centrale  qui se sont entretenus avec la RPA, expliquent que l’accroissement de la dette intérieure est consécutif à la suspension de l’aide financière après les sanctions prises contre le Burundi. Ces  experts soulignent donc qu’en guise de solution facilement accessible, l’Etat préfère alors orienter ses engagements vers les banques commerciales du Burundi.

 

L’U.A réclame à son tour des arriérés à Gitega 

 

Le  Burundi  doit à la commission de l’Union Africaine  un montant de près de 2 million et demi  de dollars  américains de  contribution. Parmi les  cotisations dont le Burundi ne s’est pas encore acquittées au sein de cette institution africaine, figure également la contribution  pour l’année en cours. Dans sa correspondance du 8 juin 2021 à l’ambassadeur de la République du Burundi, cette commission a tenu à rappeler  que la contribution statutaire des Etats membres doit être versée le 1er  janvier de chaque année.

En effet, ces contributions sont de deux sortes, à savoir la contribution sur le budget ordinaire et la contribution sur le fond de la paix. Comme cotisation pour l’année 2021, la République du Burundi  devrait avoir versé  836.385 dollars américains au titre du budget ordinaire 2021 et 210.638  dollars  de contribution sur fonds de la paix 2021.  A cela s’ajoute encore 1.371.157 de dollars américains en condensant les arriérés sur le budget ordinaire et sur le fond de la paix.

Enfin de compte, le Burundi est redevable de 2.418.180 de dollars américains. Aux termes de ladite  correspondance, la commission de l’Union Africaine demande au gouvernement du Burundi de prendre toutes les mesures nécessaires pour régler ce montant.

 

La levée des sanctions à l’encontre du Burundi ne pourrait pas combler son déficit.

 

Le Burundi se trouve actuellement dans une incapacité de rembourser de manière effective sa dette publique. André Nikwigize a expliqué que les indices susceptibles de permettre au gouvernement burundais de sortir de ce gouffre sont terriblement maigres.  ‘‘ Le problème crucial n’est pas le montant de la dette car tous les pays du monde s’endettent. C’est plutôt comment cette dette sera remboursée. La dette est normalement remboursée par la production nationale. Pour le cas du Burundi, le Produit Intérieur Brut  s’élevait à 371 dollars américains par habitant  en 1990. Aujourd’hui, ce niveau a baissé  jusqu’à 202 dollars américains par habitant. Cela signifie que le citoyen burundais est plus pauvre qu’il y a 30 ans’’,  a argumenté l’économiste au cours d’une interview exclusive accordée à la RPA.

L’expert en Economie André Nikwigize a indiqué que la situation économique du Burundi s’est empirée après la suspension des concours que les principaux partenaires de développement prêtaient à ce pays. ‘‘Aujourd’hui, la dette publique représente plus de 52% du PIB alors que le Fonds Monétaire Internationale recommande de ne pas dépasser 35%’’.S’alarme cet expert burundais.  

Et ce spécialiste de  révéler que l’arrêt des sanctions contre le Burundi ne restaurera pas la crédibilité du pays aux yeux des bailleurs de fonds internationaux. ‘‘ Mis à part l’allègement d’environ 7,6 millions de dollars de la dette consécutif aux effets de la Covid-19, le FMI a déjà retenu que le Burundi n’est pas éligible pour de nouveaux emprunts. De plus, sur base des recettes d’exportation des biens et services, le Burundi ne consacre que 5% au remboursement du service de la dette au moment où le FMI recommande un minimum de 10 %. Cela veut dire que les exportations du Burundi sont faibles et ne pourront pas rembourser la dette extérieure’’, a déduit André Nikwigize.   

L’expert  André Nikwigize en conclut que si le gouvernement du Burundi n’élabore pas des stratégies pour améliorer la production nationale, la situation économique continuera à être plutôt catastrophique.  Afin d’éviter le pire, André Nikwize suggère au gouvernement du Burundi  la rationalisation des ressources intérieures, la chasse aux ressources détournées par les responsables publiques, l’affectation de ces moyens financiers au développement national ainsi que la négociation des dons au lieu d’accumuler des prêts.

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