Un plan d’élimination physique avait été conçu contre les bourreaux des trois sœurs italiennes de la paroisse Guido Maria Comforti en vue de supprimer toutes les traces du crime. C’est la déclaration faite par l’agent du service national des renseignements Juvent Nduwimana, qui vient de reconnaitre également avoir été enrôlé dans ce triple meurtre par des hauts gradés des services de sécurité. « C’est moi qui suis parti le premier. Nous avons laissé les tenues policières sur place parce que je portais une culotte à l’intérieur. La situation était devenue suspecte, j’estimais que l’on ne pouvait pas nous payer notre argent. On commençait déjà à appeler deux à deux parmi ceux qui avaient participé à la mission et en revenant nos amis ne nous disaient pas les conclusions des entretiens. J’ai demandé à Mwarabu pourquoi vous ne réclamez pas notre paiement et il m’a dit d’attendre alors qu’il venait juste de s’entretenir avec eux. Je me suis alors dit que l’on était en danger. Je me suis rappelé de l’époque de la rébellion ça se passait comme ça. On commençait par des mensonges et après c’était la mort d’une personne qui s’en suivait. Je me suis alors sauvé. Quand j’ai entendu les informations à la radio, je me suis dit que c’est grave. Mais après Kazungu m’a convoqué et il m’a dit ceci : « Que personne parmi vous ne s’aventure à briser le secret, si vous osez le faire, nous allons vous éliminer. Il faut attendre vous allez recevoir cet argent. » La somme est énorme, ça ne se retire pas aisément, poursuit Juvent Nduwimana. Le Général attend juste qu’on approuve le retrait, a-t-il dit. « Ils nous ont fait commettre un crime, si vous pouvez nous aider parce que c’est déjà consommé. », a lancé comme cri d’alarme Juvent Nduwimana dans son témoignage. Pour le moment, cet agent estime que seuls les médias peuvent suivre de près leur dossier en vue de s’assurer que sa sécurité soit garantie.
Des sources à la Force de Défense Nationale affirment que Juvent Nduwimana serait en route pour la capitale Bujumbura en provenance de Mogadiscio où il était en mission de travail à l’AMISSOM. Les mêmes sources craignent pour la sécurité de l’agent.
Le parlement européen ne lâche pas l’affaire des sœurs italiennes assassinées à la paroisse Guido Maria Comforti, il y a de cela 7 mois déjà. Les députés des pays membres de l’Union Européenne réclame toujours justice pour ces ressortissants italiennes et se déclare disposer à faire le suivi de la résolution sortie au mois de février par ce parlement européen sur le Burundi. Cécile Kyenge, eurodéputé de nationalité italienne.