Selon les conclusions du FORSC, les dix personnes arrêtées sont originaires des communes Makamba et Nyanza-lac de la province Makamba. Ils sont poursuivis en vertu des articles 586 et 587 du code pénal, qui prévoient une peine d’emprisonnement de 5 à 30 ans pour ‘’attentats ou complots contre l’autorité de l’Etat’’. Selon Me Vital Nshimirimana, délégué général du FORSC, ce mouvement d’arrestations rappelle le système ‘Safisha’ d’assassinats systématiques des opposants au pouvoir Nkurunziza.
« Le mouvement continu d’arrestations des opposants comme celle des FNL ou des Upronistes rappelle le plan Safisha de 2011. C’est un indicateur de la volonté du pouvoir en place de créer et de renforcer un état totalitaire construit autour d’une seule idéologie politique », explique l’activiste des droits de l’homme.
Vital Nshimirimana s’inquiète du silence absolu des leaders de ces deux formations politiques pourtant membres des institutions étatiques, alors que leurs militants sont en train de subir diverses menaces.
« Ce qui nous inquiète davantage, c’est le silence des dirigeants des formations politiques dont ressortent les victimes, alors qu’ils sont dans les institutions. On dirait que ces dirigeants de ces partis politiques sont complices dans ces arrestations de leurs militants. Du moment que les responsables des FNL et de l’UPRONA sont dans les institutions, ils doivent se lever pour défendre leurs militants. Les actions dans ce sens sont légion, notamment le blocage de l’activité politique au cas où ces mêmes problèmes continuent », poursuit le délégué général du FORSC.
La rédaction a tenté de contacter Agathon RWASA et Abel Gashatsi, présidents du FNL Indépendant et de l’Uprona pro-gouvernemental mais sans succès.
Les huit sympathisants du FNL d’Agathon RWASA incarcérés sont Pascal Ndayikeza, Gordien Nibigira, Prosper Ndayisenge, Antoine Ngiriyabandi, Pierre Mboneye, Gérard Niyonsaba, Jean Marie Ndayisaba et André Ndayisaba. Certains sont détenus dans les cachots de police de Makamba, d’autres à Kayogoro. Les deux autres militants de l’UPRONA pro-gouvernemental sont Jean Marie Nimubona et Aaron Niyokwizigira, tous originaires de la zone Kazirabageni de la commune Nyanza-lac à Makamba.