Selon le représentant de l’AC-Génocide Cirimoso, une association de lutte contre le Génocide au Burundi, la transformation des sites des déplacés en villages de paix n’est pas un fruit du hasard. Il y aurait un agenda caché derrière cette manœuvre.
Emmanuel Nkurunziza, Secrétaire Général de l’AC-Génocide Cirimoso branche du Canada, estime qu’il s’agit d’une volonté du pouvoir CNDD-FDD de fausser les enquêtes sur ce qui s’est passé au pays.
« Ce ne sont pas des victimes d’une catastrophe naturelle, ce sont des rescapés du génocide commis par le CNDD-FDD. Ces sites de déplacés constituent une preuve gênante et irréfutable qui les hante jour et nuit. Le gouvernement CNDD-FDD est responsable de la perturbation de la paix, suite aux actes de génocides des tutsis perpétrés par le même pouvoir », poursuit Emmanuel Nkurunziza.
Maitre Lambert Nigarura, un des avocats des victimes des crimes commis au Burundi auprès de la Cour Pénale Internationale, affirme que le Gouvernement de Bujumbura veut détruire les sites pour permettre à la milice Imbonerakure de décimer ces déplacés, comme le CNDD-FDD l’a planifié et exécuté pour les leurs. Ce juriste indique qu’un rapport a déjà été soumis au Conseiller Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la prévention du Génocide.
« Il s’agit d’une nouvelle stratégie cachée pour détruire ces sites afin de livrer le peu de tutsis rescapés aux imbonerakure dans les villages d’origine. Cela dans le but de parachever leur projet macabre de génocide des tutsis. Nous avons déjà saisi le rapporteur spécial sur la situation des déplacés internes, mais aussi le conseiller spécial du Secrétaire Général de l’ONU en charge de la prévention du Génocide pour solliciter des mesures urgentes afin de sauver ces déplacés internes qui sont victimes d’un pouvoir dictatorial ; et nous espérons que les plaintes déposées vont aboutir », ajoute Me Nigarura.
Les sites actuellement ciblés pour être transformés en village de paix sont celui de Mutaho à Bugendana ainsi que Ruhororo dans la province natale du Président Pierre Nkurunziza à Ngozi.