Le Directeur de la prison centrale de Mpimba, OPC2 Déogratias Bigirimana, est accusé par les prisonniers dits opposants au pouvoir de Pierre Nkurunziza, de garder un silence complice devant les exactions et autres traitements inhumains et dégradants qu'ils subissent de la part de leurs co-détenus qui sont chargés de la sécurité.
Depuis sa nomination à ce poste, les prisonniers accusés d'avoir pris part à des manifestations contre le 3ème mandat du Président Nkurunziza ont été la cible des transferts vers d’autres prisons. Les autres ont été obligés de changer leurs logements de force par des agents de sécurité, vers la cuisine ou tout près des lieux nauséabonds de la prison.
Selon nos sources à la prison centrale de Mpimba, un certain Félicien et un autre du nom de Prime ont été passé à tabac toute une nuit cette semaine dans un lieu appelé communément "Kw'isoko".
L'adjoint du chargé de la sécurité des prisonniers, Justin Mugisha, serait chargé de réquisitionner de force les téléphones portables des prisonniers. « Celui qui hésite à le rendre est malmené et sérieusement battu », témoignent nos sources.
Ainsi, un prisonnier nommé Désiré s’est fait arracher son téléphone de force par Justin Mugisha et ses acolytes. « Il l'a jeté par terre et l'a écrasé », explique une source, avant de le tabasser durant trois jours. Le même détenu a dû passer une nuit en dehors de sa cellule, en train de se faire uriner dessus par les chargés de sécurité à Mpimba.
La semaine dernière, le nommé Jean-Marie Haragakiza, récemment transféré de Rumonge vers Bujumbura, a failli lui aussi être tué par ce même Justin Mugisha pour une affaire de téléphone portable.
Justin Mugisha n'a jamais été inquiété, raison pour laquelle les autres prisonniers parlent d'une « complicité de la direction ».
Nous avons essayé de joindre à plusieurs reprises l'OPC2 Déogratias Bigirimana, Directeur de la prison centrale de Mpimba, mais il n'a pas décroché son téléphone.