Le gouvernement du Burundi semble décidé à chasser des villes les personnes démunies. Après Bujumbura, c'est le tour de Gitega où l'administration locale a chassé ce samedi 22 octobre des familles qui habitaient dans des maisons en chantier dans le quartier de Nyabisindu-Mushasha. Selon l'administration locale, ces personnes sont une source d’insécurité mais aussi d’insalubrité.

 

Une centaine de familles seraient victime de cette chasse qui visait les gens qui logent dans les maisons encore en chantier.

 

Pour les familles expulsées, c'est la catastrophe car elles ne savent pas où loger leurs enfants. « Cette mesure est injuste », selon les familles victimes puisque les maisons qu'elles habitent leur avaient été offertes par les propriétaires. « Certains vivent dans ces maisons comme des sentinelles », expliquent nos sources.

 

Ces expulsés demandent aux autorités de faire preuve d'humanité et de revenir sur cette mesure, car disent-ils, leurs enfants risquent d'abandonner l'école. Peine perdue puisque Marie Rose Nzeyimana, chef de quartier, qualifie de « voleurs » ces personnes expulsées. « Cette opération va contribuer non seulement à améliorer la sécurité mais aussi la propreté de ce quartier », ajoute cette responsable administrative.

 

Dans la même ville de Gitega en date du 15 août dernier, la police avait procédé à l'arrestation de vingt-cinq jeunes filles accusées d'être des prostituées. Au même moment, des enfants de la rue avaient été arrêtés. Le 10 octobre, le Président de la République a déclaré la tolérance zéro concernant la mendicité, une pratique que le Président Nkurunziza qualifie de « honteuse ».

 

L'annonce du Président Nkurunziza est intervenue lors d'une réunion avec des responsables administratifs, des représentants des forces de sécurité et de l'appareil judiciaire. Ce jour-là, le Président Nkurunziza avait donné six mois à son administration pour éradiquer cette pratique de mendicité.

 

Les personnes vivant de la mendicité ont mal accueilli la nouvelle et demandent au gouvernement de leur chercher plutôt du travail.

 

Dans les villes de Bujumbura, Gitega et Ngozi, la police continue à chasser les vendeurs ambulants qui pourtant pouvaient faire vivre leurs familles grâce à ce métier.