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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les Burundais réfugiés dans la sous-région n’échappent pas à la répression de Bujumbura

janvier 20, 2016 0 2772
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Une chasse contre les burundais réfugiés dans la communauté Est Africaine semble engagée. Cinq parmi eux ont déjà été assassinés et d’autres torturés. Dans tous ces pays, des émissaires du pouvoir de Bujumbura y ont été envoyés pour identifier d’éventuels opposants. Les plus visés sont les burundais réfugiés en Ouganda, Tanzanie et au Kenya.
Parmi les burundais réfugiés au Kenya, 2 d’entre eux ont été tués par leurs compatriotes. L’une des victimes s’appelle Jean de Dieu. Poignardé à plusieurs reprises dans la capitale de Nairobi le 31 décembre 2015, il a été vite emmené à l’hôpital et n’a pas pu succomber à ses blessures. Quelques jours auparavant, un autre burundais a été assassiné poignardé dans le camp de Kakuma. Au Kenya, des jeunes ‘’Imbonerakure’’ du parti au pouvoir CNDD-FDD sont accusés d’avoir exécuté ces réfugiés après avoir été envoyés pourchasser les opposants au pouvoir. La police Kenyane dit avoir ouvert des enquêtes sur ces deux assassinats mais n’a pas encore présenté de suspect. 
 
 
Les Burundais réfugiés en Tanzanie ne sont également pas à l’abri des représailles. Dans le camp de Nyarugusu au mois de Novembre 2015, une attaque a été perpétrée tout près du camp et a fait 2 victimes parmi les réfugiés burundais. Les réfugiés burundais de ce camp ont indiqué que les auteurs de l’attaque venaient du Burundi et visaient le camp. La police Tanzanienne a saisi un fusil de type kalachnikov et 3 chargeurs.
 
 
Au lendemain de cette attaque, la police Tanzanienne a arrêté 6 burundais qui tentaient de retourner dans leurs pays d’origine. Dans le camp de Nduta également situé en Tanzanie, un autre burundais est mort après avoir été battu et poignardé en date du 31 décembre 2015. Dans la semaine qui a suivi, une burundaise réfugiée dans ce camp de Nduta a aussi été poignardée. Les burundais réfugiés dans le camp de Nduta accusent les jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD ‘’ Imbonerakure’’ de quitter le Burundi pour commettre des crimes à l’endroit des réfugiés. Dans cette région de Nduta, plusieurs de ces jeunes du  parti CNDD-FDD ont été arrêtés, des grenades et fusils également saisis. 
 
 
L’autre pays de la sous-région où la sécurité des réfugiés Burundais est menacée, c’est l’Ouganda. Le vendredi 15 janvier 2016, un jeune burundais du nom de Vianney a été enlevé comme le témoigne une personne qui l’hébergeait : « Il a été ligoté puis kidnappé à son domicile par 2 jeunes burundais. Depuis lors, Vianney est introuvable» témoigne son ami.
 
 
Au cours de ce même mois de janvier, une femme burundaise réfugiée en Ouganda a failli être enlevée pour la deuxième fois par des jeunes ‘’ Imbonerakure ‘’, les même jeunes qui la pourchassait au Burundi alors qu’elle n’avait pas encore pris le chemin de l’exil. Toutefois, la personne qui l’accompagnait le jour de son agression à Kampala a été blessée au couteau au niveau de la tête. Sa première agression datait d’octobre 2015 à Kampala. 
 
 
Un autre burundais du nom de Dieudonné Nizigiyimana a été grièvement blessé à la tête par des agresseurs et son ami Léonidas Toyi qui se trouvait avec lui a pu leur échapper. Ce dernier a toutefois dû laisser sa famille seule dans le camp de réfugiés de Nakival en Ouganda. Selon des sources dans ce camp de Nakival, « ces 2 hommes sont pourchassés par les jeunes ‘’Imbonerakure’’ pour être monté au créneau pour dénoncer les crimes commis contre les réfugiés Burundais ». Après la fuite de Léonidas, sa femme a été malmenée et expulsée de la maison qu’elle occupait dans le camp par un Burundais qui est chef du quartier où elle logeait à Nakival. 
 
 
Dans ce même camp en Ouganda, une burundaise du nom de Divine a également dû fuir le camp craignant pour sa sécurité. Parmi ses 4 enfants qui l’accompagnaient, 2 ont été enlevés. Elle accuse aussi des jeunes du parti CNDD-FDD de l’avoir torturée et tabassée.
 
 
Tous ces burundais réfugiés en Ouganda qui font objet de menaces par leurs compatriotes disent que « la police Ougandaise ne fait absolument rien pour les protéger ». Ceux qui ont déjà porté plainte affirment que la police leur exige des pots-de-vin pour enquêter alors qu’ils n’ont pas de moyens.  
 
 
Ce n’est pas seulement dans ces trois pays que les ‘’émissaires’’ du pouvoir de Bujumbura ont été envoyés à la poursuite de ses opposants réfugiés. Au Rwanda et dans quelques localités de la RDC, des tentatives similaires ont eu lieu ; mais dans ces 2 pays, aucun cas d’assassinat ou de violation des droits de l’homme contre les réfugiés burundais n’est rapporté pour le moment. 
 
 
La Ligue Iteka dénonce des actes ignobles 
 
 
Les organisations des défenseurs des droits de l’homme dénoncent ces actes qu’elles qualifient d’ignobles. Pour le Président de la ligue Iteka Anschaire Nikoyagize, « aucun réfugié au monde ne peut être poursuivi jusqu’à être assassiné ou torturé ». Il déclare en outre qu’un certain Jooris du Service National des Renseignements impliqué dans des crimes graves se trouve actuellement en Ouganda. « Il serait source d’insécurité pour les réfugiés dans ce pays » déclare le Président de la ligue Iteka qui ajoute détenir des informations sur la présence de nombreux jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD en Ouganda « venus pour assassiner ou torturer leurs opposants ». Anschaire Nikoyagize exhorte les pays hôtes des réfugiés burundais de « prendre des mesures urgentes pour les protéger ». Il ajoute que ces mêmes pays doivent élucider les circonstances des assassinats de chaque réfugié burundais sur leur sol. 
 
 
Le président de la coaltion d’opposition ADC Ikibiri demande pour sa part à l’ONU et au HCR « d’assurer la sécurité d’une façon spéciale à ces réfugiés burundais qui sont dans les pays de la Communauté Est Africaine ». Léonce Ngendakumana exhorte aussi ces pays « à chasser sans aucune autre condition de leur territoire ces jeunes du parti au pouvoir CNDD-FDD soupçonnés de tremper dans ces crimes ». 
 
 
Depuis le début de la crise en avril 2015, plus de 250.000 réfugiés ont fui le Burundi. la plus grande majorité se trouve en Tanzanie. 
 
 
 

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