C’est le directeur des régies des œuvres universitaires lui-même qui s’est chargé de sortir ce communiqué à l’intention des étudiants internes de l’Université du Burundi. Anatole Nzinahora explique que cette décision a été prise « à cause des difficultés financières énormes pour assurer les 3 repas par jour aux étudiants internes » que connaissent cette unique université publique du Burundi. Le directeur des Régies des œuvres universitaires explique que « les prix sur le marché ont pris l’ascenseur et le montant qui est alloué reste le même au lieu de suivre le prix sur le marché » se lamente t-il.
Justement, le budget de l’Etat de l’exercice 2016 qui revoit très fortement à la baisse l’ensemble de ses dépenses n’a pas épargné les secteurs sociaux. Le budget alloué aux Régies des œuvres universitaires connait une diminution de 30%. Ce montant était en 2015 de 5 milliards 617 millions de FBu et passe en 2016 à 5 milliards 280 millions de FBu soit une diminution de 337 millions de FBu. Anatole Nzinahora, directeur des Régies des œuvres universitaires de l’Université du Burundi demande aux étudiants « de comprendre la situation économique que traverse le pays sinon ils ont intérêts à quitter les homes universitaires et d’étudier comme des étudiants externes de l’Université du Burundi » termine ce cadre de l’UB.
Les étudiants se lamentent.
Un des étudiants de l’Université du Burundi rencontré au campus Mutanga se lamente et s’interroge en même temps. « Je ne comprends pas comment le gouvernement ne se soucie pas de nous. Nous mangeons très mal et le petit déjeuner sera supprimé d’ici peu. Ne serons-nous pas chassés des homes si la situation empire et que le pays n’a plus de moyens de nous nourrir ? ». Gisèle, étudiante en Economie, ne comprend pas elle aussi la suppression de ce petit déjeuner. « La nuit, nous ne parvenons pas tous à avoir de quoi manger mais le matin nous prenons ce petit déjeuner pour au moins tenir tout l’avant midi dans nos auditoires. Il faut que cette question de la suppression de ce petit déjeuner soit mieux étudiée entre les autorités de l’UB et la représentation des étudiants » propose-t-elle.
L’Université du Burundi compte plus de 14 milles étudiants pour ce début d’année académique et 3700 étudiants internes sont concernés par la suspension du petit déjeuner dès le 1er février 2016.