Les activités de la société Ntega Mining Burundi n’auront durées que le temps de la rosée. 16 jours seulement après son inauguration par le président Pierre Nkurunziza, cette entreprise qui exploitait le Coltan et d’autres minerais suspend tous ses travaux.
Selon nos sources à Ntega, le président Pierre Nkurunziza a exigé que l’usine de cette société soit délocalisée le plus loin possible de la frontière burundo-rwandaise, et ce pour des raisons de sécurité. Une justification qui n’a pas du tout convaincu les actionnaires. Pour eux, toutes les conditions de viabilité de cette usine ont été minutieusement prises en considération. Et ces actionnaires de faire savoir que des études ont même été commanditées avant qu’ils n’entreprennent les travaux.
Un des actionnaires qui s’est confié à la RPA mais qui a voulu garder l’anonymat fait savoir que la demande de relocaliser leur usine revient carrément à leur demander de fermer, et ce pour diverses raisons. Premièrement, révèle notre source, le choix de ce site a été motivé par la concentration élevée du Coltan, la suffisance de l’eau ainsi que la praticabilité de la route qui va du site d’extraction à l’usine. Acculés, poursuit notre source, les responsables de cette société ont tenu une réunion vendredi dernier, réunion à l’issue de laquelle il a été décidé de suspendre toutes les activités pendant deux mois, un temps que ces derniers espèrent suffisant pour trouver un arrangement à défaut de convaincre le gouvernement de Gitega. De plus, ils n’envisagent pas résilier les contrats car ils ne pourront même pas trouver de quoi payer les indemnités de toutes les personnes expropriées.
Paradoxalement, le gouvernement, à travers son ministre de l’hydraulique, de l’énergie et des mines Côme Manirakiza, avait promis un soutien total à cette société qui devrait exploiter 464.293 tonnes de Coltan et de minerais dans trois communes, à savoir Ntega, Vumbi et Marangara, pendant 12 ans sur une concession d’au moins 31.390 hectares.