Ces médiateurs de santé disent qu’ils ne savent plus s’ils font du bénévolat ou pas, vu qu’ils passent plusieurs mois sans être payés. « Par exemple, il y en a qui ont eu leur salaire du mois de Mars, alors qu’on est au mois de juillet. Pire encore, les salaires sont distribués par équipe. Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’y a rien de précis concernant nos salaires. »
Ces médiateurs de santé font savoir qu’ils n’en reviennent pas de voir que leurs employeurs sont de plus en plus exigeants comme s’ils ignoraient leur situation. « Ils nous disent de présenter les rapports avent le 05 de chaque mois. Mais ils oublient qu’on n’a même plus de quoi payer les déplacements. C’est vraiment honteux. »
Selon ces médiateurs de santé, les conséquences de ce dysfonctionnement finissent par se répercuter sur le rendement de leur travail. « Les conséquences sont nombreuses, que ce soit sur les malades ou sur nos familles. Il y a des enfants qui ont raté l’année parce que leurs parents ne sont pas acquittés de leurs frais scolaires. Il y a aussi des cas de gens qui se font expulser faute de loyers. Comment voulez-vous qu’on reste concentrés ? Nous avons contracté des dettes dans les banques, et aujourd’hui les intérêts s’accumulent ? Qui va payer tout ça ? La Croix Rouge doit fournir plus d’efforts pour nous sortir de cette situation. »
De son côté, la Croix-Rouge Burundi rejette toute responsabilité. Selon une source à l’intérieur de cette Organisation, le problème se situerait au niveau des banques et microfinances qui hébergent les comptes de ces médiateurs de santé.