Ces déplacés du site de Mutaho indiquent qu’ils sont en train d’être expropriés par l’administration, soi-disant pour y effectuer des travaux publics. « Les propriétés visées par cette expropriation sont celles de Teka. L’instigateur est l’administrateur Denis Niyomuhanyi. La commune aurait prévu d’y ériger des constructions modernes. Une mesure contestée par ces réfugiés qui ont toujours manifesté leur refus dans toutes les réunions convoquées par l’administrateur. »
Face à ce refus catégorique des déplacés, l’administrateur Denis Niyomuhanyi a fait recours à un comité de pilotage de viabilisation composé d’une vingtaine de personnes majoritairement issus du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd. « Il a mis en place un comité de pilotage qui exclut les propriétaires. Certains sont des Imbonerakure, les membres du Cndd-Fdd qui n’ont pas de propriété, et les membres du Cndd-Fdd qui habite dans le site. En fait, ces gens sont là pour influencer les autres dans ce processus de démantèlement du site de Mutaho. »
Les corps de défense et de sécurité font également parti de ce comité mis en place par l’administrateur de Mutaho. Une situation qui inquiète beaucoup ces déplacés qui craignent qu’il n’y ait usage disproportionné de force. « L’administrateur est soutenu par des responsables militaires et policiers de la commune Mutaho. Ils ont déjà commencé à délimiter les routes et les parcelles par des piquets. Les propriétaires s’y sont opposés mais le responsable policier leur a signifié que quiconque arrachera un seul de ces piquets sera directement fusillé. »
La rédaction de la RPA a tenté de joindre Denis Niyomuhanyi pour de plus amples éclaircissements, mais en vain.