Cette correspondance date du 22 mai dernier. Adressée au président du conseil d’administration de la Sosumo, elle met en exergue les inquiétudes du personnel de cette société suite au comportement de certains chefs de différents départements.
Ces derniers sont accusés d’user de leur pouvoir pour sanctionner certains agents de l’entreprise. Ils donnent l’exemple de 6 membres du personnel suspendus sans aucun motif avant d’être licenciés. Parmi eux, Jean-Baptiste Niyuhire, agent du service ‘’achats locaux’’ et Aimable Kwizera cadre du ‘’service contrôle interne’’. Ils avaient été suspendus pour des raisons d’enquête en date du 24 septembre 2018. Acquittés de toutes les charges le 20 mars 2019, le lendemain, ils ont déposé une copie de jugement à la direction de la Sosumo, accompagnée de leur demande de suspension. Fort curieusement, lit-on dans ce document, ces deux agents ont été licenciés pour faute lourde 4 jours après avoir déposé la preuve de leur acquittement. La mesure fut prise lors d’une réunion du comité de direction tenue le 25 mars 2019.
L’autre cas soulevé est celui d’Edouard Nyandwi, agent du service opération mécanisée soupçonné lui aussi de vol du carburant. Suspendu le 10 Octobre pour des raisons d’enquêtes qui n’ont pas abouti, son contrat a été résilié après 5mois de suspension pour faute lourde dans la même séance du 25mars.
Dans cette correspondance, le personnel de la Sosumo cite également les cas de Thomas Manirakiza et Anaclet Ntahondabirira, tous agent des services de stock et René Mpawenayo agent du service de production. Tous ont été suspendus le 31 janvier pour raisons d’enquête. Après deux mois de suspension, ils ont été licenciés eux aussi sans préavis ni indemnité en cette même date du 25 mars2019. Bien qu’ils aient été suspendus pour raisons d’enquêtes, leur licenciement est intervenu avant l’aboutissement de ces dernières, regrettent le personnel de cette entreprise. Ces décisions de licenciement s’ajoutent, selon les travailleurs de la Sosumo, à leur sentiment de désespoir généralisé causé par les cas récurrents de harcèlements et d’humiliations des chefs de services par certains directeurs des départements, et cela devant leurs subordonnés.
Ce document a été conjointement signé par les membres du comité du syndicat des travailleurs de la Sosumo, ‘’Sytis’’, et les représentants du personnel au conseil d’entreprise. Une copie dudit document a été adressée au ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme.